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Un spécimen de manchot papou (Pygoscelis papua) blanc (droite) atteint de leucistisme, sur la base chilienne Gabriel Gonzalez Videla en Antarctique. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La base Gabriel Gonzalez Videla abrite 14 scientifiques entourés d'une colonie de milliers de ces oiseaux, répondant au nom scientifique Pygoscelis papua, reconnaissables à leur plumage blanc sur le ventre et au-dessus des yeux, noir sur le dos, et leur fin bec orange.
Cependant, le spécimen rencontré par l'équipe "était complètement différent des autres", a déclaré à l'AFP Hugo Harros, sous-officier de 33 ans cuisinier de la station scientifique qui a documenté la découverte.
"Ce manchot était atteint de leucistisme", particularité génétique due à un gène récessif qui donne une couleur blanche au pelage ou plumage des animaux atteints, les yeux gardant leur couleur normale contrairement à l'albinisme où ils sont rouges, explique Diego Mojica.
Ce biologiste marin de la Fondation Malpelo qui accompagne une mission antarctique de la marine colombienne à bord du navire scientifique ARC Simon Bolivar qui a fait escale dans la base, a expliqué à l'AFP que le leucistisme "est le produit d'un gène récessif qui d'une certaine manière semble être héréditaire" et donner naissance "à un individu sur une colonie de milliers de manchots".
Sur les images filmées début janvier par l'équipe scientifique, on voit l'oiseau au bec et aux ailes faiblement rougeâtres et au plumage blanchâtre, marcher sur les rochers au milieu de sa colonie bicolore qui ne semble pas l'avoir rejeté.
"On a tous été émerveillées par cette rencontre et avons pris plein de photos souvenir", raconte le sous-officier Harros, également photographe amateur.
Un spécimen de manchot papou (Pygoscelis papua) blanc atteint de leucistisme, sur la base chilienne Gabriel Gonzalez Videla en Antarctique, en janvier 2024. Photo : AFP/VNA/CVN |
La population de manchots papou d'environ 800.000 individus est considérée comme stable par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Les scientifiques estiment cependant que l'activité humaine pourrait avoir un impact sur leur santé.
En 2022, la découverte d'une colonie de manchots papous dans une zone de l'Antarctique plus proche du pôle sud a inquiété les organismes de conservation sur un possible impact du changement climatique sur leurs habitudes.
Les manchots papous, qui ne sont pas les plus grands de leur espèce peuvent atteindre 90 centimètres de hauteur mais sont considérés comme les plus rapides nageurs.
AFP/VNA/CVN