>>Nucléaire : le fossé reste important entre Washington et Téhéran
Alors que la date butoir du 24 novembre pour conclure un accord global se profile, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et son homologue américain John Kerry ont consacré plus de dix heures à tenter de rapprocher leurs positions.
Le sécrétaire d'État américain John Kerry (gauche), son homologue iranien Mohammad Javad Zarif et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, le 10 novembre à Mascate. |
Selon le département d'État à Washington, les pourparlers d'Oman ont été "durs, directs et sérieux" et "il y a encore du temps" pour trouver un accord qui mettrait fin à dix ans de crise.
"On ne peut pas encore parler de progrès mais nous sommes optimistes pour parvenir à un accord d'ici" la date butoir, a pour sa part déclaré l'un des principaux négociateurs iraniens, le vice-ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi, cité par l'agence Isna.
Les négociations se poursuivront mardi 11 novembre à Mascate avec une réunion entre des hauts responsables politiques de l'Iran et du groupe 5"1 (Royaume-Uni, Chine, France, Russie, États-Unis et Allemagne) avant la dernière ligne droite, à partir du 18 novembre à Vienne.
La réunion avait commencé dimanche 9 novembre sur un constat pessimiste du président américain Barack Obama : "Il y a encore un fossé important" à combler pour parvenir un accord, afin "que les sanctions (contre l'Iran) soient progressivement levées et que nous ayons des assurances qu'ils ne développent pas la bombe nucléaire".
Soupçonné de chercher à se doter de l'arme atomique, l'Iran affirme que son programme n'est destiné qu'à produire de l'électricité, ce qui nécessite un développement de ses capacités d'enrichissement d'uranium.
Les grandes puissances cherchent à s'assurer de l'aspect purement civil du programme iranien en échange de la levée des sanctions internationales qui visent la République islamique et d'inspections rigoureuses de ses sites nucléaires.
Téhéran cherche à obtenir une levée totale et rapide de ces sanctions qui l'étranglent économiquement mais le président Obama n'évoque toutefois qu'un processus lent même au cas où l'Iran remplirait ses obligations internationales.
Décision politique courageuse
La principale divergence concerne le nombre de centrifugeuses que l'Iran serait autorisé à exploiter en échange de la suppression des sanctions. Mais la durée d'un règlement définitif entre l'Iran et le 5+1 fait également débat. L'Iran parle de cinq ans et l'Occident suggère au moins le double.
Pour certains analystes, le manque de progrès et les exigences éloignées des parties compromettent la signature d'un règlement global avant le 24 novembre.
"Un accord global n'est plus possible avant la date butoir. Ce qui est encore réalisable, c'est une percée qui pourrait justifier un prolongement des discussions", a indiqué lundi 10 novembre Ali Vaez de l'International Crisis Group. "On a besoin d'une décision politique courageuse que personne ne semble prêt à prendre pour le moment".
M. Abbas Araghchi a laissé entendre lundi 10 novembre que des négociations techniques pourraient être prolongées au-delà du 24 novembre en cas d'un accord "au moins d'un niveau général".
AFP/VNA/CVN