Nucléaire iranien: "encore du chemin à parcourir" avant un accord, selon Kerry

À la veille d'une nouvelle réunion à Genève entre les représentants des puissances occidentales du groupe dit 5+1 et l'Iran, le secrétaire d'État américain John Kerry a estimé samedi 21 février qu'il "y avait encore du chemin à parcourir" avant un accord sur le dossier nucléaire iranien controversé.

>>L'Iran a hâte d'aborder les sujets difficiles avec l'AIEA et de sortir de l'impasse nucléaire

>>Un accord sur le nucléaire iranien possible

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif (à droite) et le secrétaire d'État américain John Kerry à Genève le 14 janvier 2015.

"Il y a encore des lacunes importantes, il y a encore du chemin à parcourir", a estimé le chef de la diplomatie américaine lors d'une conférence de presse dans la capitale britannique, où il a rencontré samedi 21 févier son homologue Philip Hammond.

"Le président Obama n'a aucune intention d'étendre ces négociations après la période qui a été fixée", a prévenu John Kerry. "Notre cible reste ce que le président a dit, vers la fin mars, et je suis absolument sûr que le président Obama est tout à fait prêt à arrêter ces pourparlers" s'il sent que Téhéran n'est pas prêt à un accord.

Peu auparavant il avait assuré que le groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) était uni sur le dossier controversé. "Il n'y a absolument aucune divergence sur le fait qu'il est nécessaire que l'Iran prouve que son programme nucléaire sera pacifique à l'avenir", selon lui.

Téhéran et les pays du groupe 5+1 tentent de conclure d'ici le 31 mars un accord global autorisant certaines activités nucléaires civiles iraniennes avec la garantie qu'elle resteront exclusivement pacifiques, contre la levée des sanctions internationales contre Téhéran.

Les négociateurs américains et iraniens sont déjà au travail à Genève depuis vendredi et les directeurs politiques du groupe 5+1 et d'Iran se retrouveront dimanche 22 février "pour continuer leurs efforts diplomatiques afin de trouver une solution à long terme et globale à la question nucléaire de l'Iran", a indiqué l'Union européenne dans un communiqué.

Parallèlement, M. Kerry va s'entretenir dimanche 22 février et lundi 23 février à Genève avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, après une série de rencontres ces dernières semaines.

Discussions "très techniques"

Interrogé sur l'envoi à Genève du secrétaire d'État américain à l'Énergie Ernest Moniz, qui s'est joint pour la première fois aux négociations, John Kerry a expliqué samedi 21 février à Londres qu'il était là-bas pour des raisons techniques.

"Ces discussions sont très techniques. Parce que nous poussons pour tenter de parvenir à un accord sur certaines questions très difficiles, il a été jugé nécessaire et approprié d'avoir notre personnel technique", a-t-il expliqué. Et M. Kerry de préciser : "je n'en déduirai pas une quelconque indication" sur l'imminence d'un accord.

Le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi, est, lui, arrivé samedi matin 21 février à Genève, en compagnie de M. Zarif et de Hossein Fereydoun, frère et conseiller spécial du président Hassan Rohani, selon les médias iraniens.

Les deux parties s'étaient mises d'accord sur un calendrier en deux étapes pour conclure un accord politique avant le 31 mars, puis finaliser les détails techniques avant le 1er juillet. Mais Téhéran réclame désormais un seul accord comprenant à la fois l'aspect politique et les détails.

"Nous n'aurons pas d'accord en deux étapes. Après un an de négociations, nous devons aborder les détails et ce d'autant plus que nous voulons avoir dans l'accord final à la fois le cadre général et les détails", a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Un des points clés de l'accord final sera la quantité d'uranium que l'Iran sera autorisé à enrichir et le nombre et type de centrifugeuses dont il pourra disposer.

Conformément à un accord intérimaire de novembre 2013, l'Iran a dilué la moitié de son stock d'uranium enrichi à 20% dans de l'uranium enrichi à 5%. Le reste a été converti en oxyde d'uranium

Le procédé d'enrichissement à 20% est techniquement proche de celui permettant d'enrichir au niveau nécessaire pour fabriquer la bombe atomique (90%) que l'Iran nie vouloir obtenir. Les négociations, qui ont redémarré en novembre 2013, ont déjà été prolongées à deux reprises.

Les républicains, qui contrôlent entièrement le Congrès américain depuis janvier, envisagent de voter des sanctions préventives contre l'Iran dans les prochains mois, avant même la date-butoir des négociations, pour faire pression sur Téhéran.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top