>>EDF va arrêter cinq réacteurs d'un parc nucléaire français déjà en souffrance
>>EDF confirme sa décision d'investir
La centrale nucléaire de Tricastin, au Sud-Est de la France |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous sommes en situation de confirmer les dates de retour des sept tranches (...) elles seront rentrées pour fin décembre", a affirmé lundi 12 décembre Dominique Minière, directeur exécutif en charge du parc nucléaire et thermique d'EDF, lors d'une conférence téléphonique.
Trois d'entre elles (Tricastin 3, Gravelines 2 et Dampierre 3), rédemarreront même dès le 20 décembre, a-t-il précisé, l'ASN (Autorité de sûreté nucléaire) ayant donné son feu fert à la première étape de leur remise en service.
"Cela doit nous amener au mois de janvier sur une disponibilité de nos moyens de production que nous estimons à 90%", soit "en moyenne 5 à 6 réacteurs à l'arrêt", a assuré Philippe Sasseigne, directeur du parc nucléaire en exploitation d'EDF.
"C'est ce que l'on vise chaque hiver lorsqu'on arrive dans la période froide, notamment en janvier-février", a-t-il assuré.
À cette période, la consommation française de courant atteint des sommets, à cause de l'importance du chauffage électrique dans le pays.
Début novembre, le gestionnaire du réseau à haute tension RTE avait alerté sur la sécurité d'approvisionnement en électricité cet hiver à cause des nombreux réacteurs à l'arrêt, alors que le nucléaire fournit les trois quarts de l'électricité française.
L'annonce d'aujourd'hui ne change pas vraiment la donne car le scénario de "forte vigilance" de RTE intégrait déjà le redémarrage à fin décembre de ces sept réacteurs.
Trois arrêts à venir
Actuellement, 15 réacteurs sont à l'arrêt sur l'ensemble du parc nucléaire pour des raisons diverses.
Le réacteur n°2 de Fessenheim ne produira pas de courant avant mars 2017 selon EDF, du fait d'un défaut relevé sur les générateurs de vapeur, tout comme celui de Gravelines 5 qui ne redémarrera pas avant fin juin 2017, tandis que celui de Paluel 2 est stoppé jusqu'en novembre 2017 à cause de la chute d'un générateur de vapeur lors d'une opération de maintenance.
Les sept réacteurs qui redémarreront ce mois-ci font partie d'une liste de 18 sur lesquels l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait demandé en juin à EDF des essais sur les générateurs de vapeurs, à la suite de la détection d'une concentration excessive en carbone dans l'acier de ces composants du circuit primaire, une anomalie susceptible d'affaiblir leur résistance.
Outre les sept qui vont donc redémarrer d'ici la fin décembre, sept autres ont déjà été contrôlés et ont redémarré. Un autre (Fessenheim 1) a été arrêté samedi 10 décembre mais les tests et le feu vert de l'ASN pourraient être finalisés en "trois semaines", a indiqué M. Sasseigne.
EDF n'en a toutefois pas encore fini avec ce dossier. Trois autres réacteurs (Tricastin 2, Gravelines 4 et Civaux 1) doivent être arrêtés dans les semaines qui viennent pour subir les mêmes contrôles. Gravelines 4 sera mis à l'arrêt "ce week-end", a-t-il ajouté.
"Aucun défaut"
Pour les deux autres, EDF a demandé à l'ASN de pouvoir décaler "de quelques semaines" leur mise à l'arrêt et le groupe attend la réponse du gendarme du nucléaire, a dit M. Sasseigne.
Cette demande est "légitime (...) compte tenu de la démonstration que nous avons faite de la robustesse de nos matériels", a-t-il estimé.
EDF met ainsi en avant les "avantages" de son parc de 58 réacteurs standardisés pour "détecter et prendre en charge" tout événement ou anomalie qui se présente sur les équipements, selon Dominique Minière.
Et le dirigeant l'assure : "Les générateurs de vapeur ne présentent aucun défaut".
"Même si les teneurs en carbone relevées sur ces générateurs de vapeur sont supérieures à celles attendues, les marges prises lors de la conception de ces matériels sont suffisamment importantes pour assurer un fonctionnement en toute sûreté", a-t-il insisté.