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Dépistage du COVID-19 à Pékin, le 9 mai. |
La Chine est confrontée depuis deux mois à sa pire vague épidémique depuis la flambée initiale du début 2020. Même si les chiffres de contamination restent minimes à l'échelle mondiale, les autorités appliquent strictement leur politique du zéro COVID et confinent des villes entières dès l'apparition de quelques cas.
Après Shanghai, la ville la plus peuplée du pays confinée depuis début avril, Pékin fait depuis une semaine l'objet de restrictions aux déplacements et de nombreux lieux publics (restaurants, cafés, salles de sport, gymnases...) sont fermés. Lundi 9 mai, les autorités ont limité strictement l'accès aux services non essentiels dans le district de Chaoyang, le plus actif et le plus peuplé de la capitale, où certaines entreprises doivent limiter à 5% leur effectif normal. Résultat, beaucoup de salariés sont contraints au télétravail.
"Travailler à la maison est un peu ennuyeux, mais c'est pour le bien de tout le monde", indique Fang, un Pékinois de 35 ans travaillant dans la publicité qui n'a pas souhaité donner son nom complet. Le quartier commercial très animé de Sanlitun, dans l'est de Pékin, était désert lundi matin 9 mai. La boutique Apple, habituellement très achalandée, a reçu l'ordre de fermer ses portes quelques minutes après l'ouverture.
Minimiser les risques
"Je ne me sens pas à l'aise avec si peu de gens autour de moi", déclare une agente d'entretien du nom de Wang, attendant de pouvoir entrer dans le restaurant qui l'emploie. "Je suis chargée de désinfecter, je ne peux pas travailler à domicile". Pékin a annoncé lundi 9 mai 49 nouveaux cas de contamination pour les dernières 24 heures.
La situation sanitaire dans la capitale est "grave et compliquée", a relevé devant la presse un responsable de la ville, Xu Hejian, appelant les habitants à ne pas quitter Pékin, sauf raison impérieuse. Des tests de dépistage de moins de 48h seront par ailleurs exigés pour entrer dans les lieux publics, notamment les supermarchés, ainsi dans les immeubles de bureaux.
Un véhicule de police et des fonctionnaires en combinaison intégrale de protection contre le COVID-19 dans un quartier confiné de Shanghai, le 8 mai |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sous couvert d'anonymat, un employé de la finance a indiqué que son entreprise lui avait demandé "d'éviter de rentrer" chez lui, afin de minimiser le risque d'infection dans les transports. Par ailleurs, "on a conseillé à certains de mes amis de [...] venir (au travail) en vélo".
Tension et exaspération
À Shanghai, le chiffre des nouvelles contaminations est tombé à moins de 4.000 lundi, après avoir dépassé les 25.000 fin avril. L'actuelle flambée épidémique a tué également plus de 500 personnes à Shanghai, selon un bilan officiel. Le total pour la Chine dépasse à peine 5.000 officiellement depuis le début de la pandémie. Certains habitants laissent percer leur exaspération après 40 jours de confinement, marqué parfois par des problèmes d'approvisionnement.
Dans le quartier de Zhuanqiao, au cours du week-end, des résidents se sont opposés à des fonctionnaires habillés en combinaison intégrale, selon une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. "La police a agi dès que possible pour persuader les badauds de se disperser et ramener le calme", ont fait savoir les autorités locales.
"D'après une enquête menée sur les lieux, les fauteurs de troubles avaient suffisamment de nourriture à la maison", a-t-on assuré de même source. La politique zéro COVID de la Chine, qui implique confinements et dépistages massifs et répétés de la population, s'avère par ailleurs coûteuse pour l'économie du pays, ont averti des experts.
Selon la Chambre de commerce américaine, un certain nombre d'entreprises adhérentes de Shanghai demeurent fermées, tandis que d'autres s'interrogent sur leurs investissements en Chine, compte tenu des restrictions. Le monde des affaires "se prépare à un exode massif de talents étrangers", a averti le président de la Chambre, Colm Rafferty.