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Un jeune garçon s'occupe du bétail et boit dans un abreuvoir, dans le désert à côté de Dertu au Kenya, le 24 octobre 2021. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Terres. Vie. Patrimoine : D’un monde précaire vers un avenir prospère". L’intitulé de la rencontre sonne déjà la sonnette d’alarme. La douzaine de chefs d’État attendus devra s’atteler à la santé en danger des terres, déjà dégradées à 40 % selon la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.
Si les plans projetés sont ambitieux (restauration d'un milliard d'hectares de terres d'ici 2030, incitation à la pérennisation de l'utilisation des terres), les conséquences, en cas d’inaction, pourraient, elles, être désastreuses pour le climat, la biodiversité et les moyens de subsistance.
Sécheresse et faim dans la Corne de l’Afrique
Du sud de l'Éthiopie au nord du Kenya en passant par la Somalie, la Corne de l'Afrique fait face à une sécheresse qui alarme les organisations humanitaires, avec près de 20 millions de personnes menacées par la faim.
Dans ces régions où la population vit majoritairement d'élevage et d'agriculture, les trois dernières saisons des pluies depuis fin 2020 ont été marquées par de faibles précipitations, venant s'ajouter à une invasion de criquets qui a ravagé les cultures entre 2019 et 2021.
Un mois après le début théorique de la saison des pluies, "le nombre de personnes qui ont faim en raison de la sécheresse pourrait monter en flèche, passant de l'estimation actuelle de 14 millions à 20 millions en 2022", déclarait en avril le Programme alimentaire mondial (PAM).
Près de 40% de la population de la Somalie, soit six millions de personnes, fait face à des niveaux extrêmes d'insécurité alimentaire et certaines zones connaissent probablement déjà la famine. En Éthiopie, 6,5 millions de personnes font face à une "insécurité alimentaire sévère", de même que 3,5 millions de personnes au Kenya, selon l’agence.
Avancée du désert au Maroc
Mohamed Mohamud, un surveillant du parc animalier Sabuli Wildlife, regarde une carcasse d'une giraffe au village de Matana, au Kenya, le 25 octobre 2021. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Depuis les années 1980, le sable ne cesse d'avancer sur la ville d'Er-Rissani, dont les abords offrent un spectacle de désolation. À perte de vue, des centaines de palmiers pourrissent sur une terre ocre craquelée. Avec la fin du XXe siècle sont arrivées les longues périodes de sécheresse et le départ des paysans. L’agriculture est devenue marginale.
Pendant des siècles, les oasis y ont formé un inexpugnable bouclier contre la désertification. Elles souffrent désormais de la sécheresse et d'une forte baisse de la nappe phréatique - conséquence de sa surexploitation et de la mauvaise gestion des eaux de surface - et de l'urbanisation croissante.
Les oasis sont considérées comme les écosystèmes les plus vulnérables - à "haut risque"- face au changement climatique, selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Leur disparition aurait de lourdes conséquences environnementales, mais aussi économiques, sociales, culturelles...
Manque d’eau en Irak
En Irak, les réserves en eau ont baissé de moitié par rapport à 2021. Le phénomène a été imputé aux sécheresses à répétition, à une chute des précipitations et à la baisse du débit des fleuves.
L'Irak, riche en hydrocarbures, est un des cinq pays au monde les plus vulnérables au changement climatique et à la désertification. Le dossier de l'eau est un enjeu capital pour ce pays semi-désertique de 41 millions d'habitants.
"Les réserves en eau disponibles sont bien inférieures à ce que nous avions l'année dernière (en 2021), d'environ 50%, à cause des faibles précipitations et des quantités (d'eau) qui arrivent des pays voisins", a indiqué le 21 avril Aoun Dhiab, haut conseiller du ministère des Ressources hydriques.
"C'est un avertissement sur la manière dont on doit utiliser (les réserves d'eau) l'été prochain et durant l'hiver. Nous tenons compte de ces facteurs lors de nos planifications pour le secteur agricole", a ajouté le conseiller
La sécheresse et les pénuries d'eau ont déjà contraint l'Irak a réduire de moitié les zones cultivées pour la saison hivernale 2021-2022. La Banque mondiale (BM) a estimé qu'en l'absence de politiques adaptées, l'Irak pourrait connaître d'ici 2050 une chute de 20% de ses ressources en eau douce disponible.