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Gerbe de fleurs sur le site de Naval Group (ex-DCN), le 8 mai à Cherbourg, pour rendre hommage aux victimes de l’attentat de Karachi il y a 20 ans. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous exprimons au nom de l'ensemble des collaborateurs du site de Naval Group de Cherbourg notre émotion toujours intacte", a déclaré Jean-Luc France, directeur du site, devant une quarantaine de personnes, essentiellement des proches des victimes ou des rescapés grièvement blessés dans l'attentat.
M. France a ensuite déposé une gerbe "à nos collègues disparus" devant une plaque sur laquelle est gravée le nom des 11 ouvriers français décédés.
Le 8 mai 2002, 15 personnes sont mortes dans l'explosion du bus qui menait quotidiennement les salariés de la direction des constructions navales (DCN) et de ses sous-traitants de leur hôtel au chantier de construction d'un sous-marin vendu au Pakistan par la DCN. Douze personnes ont été grièvement blessées.
"J'ai tellement mal. Ça a détruit ma vie et ma famille", a déclaré Marie Dupont, veuve d'une des victimes venue avec ses trois enfants et plusieurs de ses petits enfants. "Je n'en peux plus", a-t-elle ajouté, interrogée sur l'enquête en cours depuis 20 ans sans que le mobile de l'attentat n'ait pu être clairement identifié.
Une seconde cérémonie est prévue à 14h30, organisée par la mairie, devant une stèle en mémoire des victimes, derrière la Cité de la mer.
En milieu de matinée, une rose blanche avait été déposée devant cette stèle où figurent également les noms des onze victimes. Un des blessés, qui boycotte les deux cérémonies, a indiqué avoir déposé une rose dimanche matin 8 mai.
Des blessés rendent hommage à leurs collègues victimes de l'attentat de Karachi, lors d'une commémoration le 8 mai 2022 à Cherbourg, au site de Naval Group (ex-DCN). |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'ex député-maire PS de Cherbourg, Bernard Cazeneuve, est attendu à la seconde cérémonie.
Plusieurs blessés et proche de victimes boycottent la cérémonie organisée chaque année par Naval Group. Ils sont convaincus que l'ex-DCN et l'État mettent des "bâtons dans les roues" à cette enquête.
Deux pistes sont aujourd'hui explorées par les enquêteurs: celle d'un attentat perpétré par Al-Qaïda et celle de représailles pakistanaises après l'arrêt de versements de rétrocommissions dans le cadre d'un contrat de vente de sous-marins par la France au Pakistan.
En 2002, la DCN était à 100% détenue par l'État. Elle est depuis devenue Naval Group, détenu à 62% par l'État.