>>Coronavirus : le point sur la pandémie dans le monde
>>COVID : 3e dose de vaccin dans les Ehpad à partir du 13 septembre
Florian Philippot (centre), leader du parti nationaliste Les Patriotes, lors d'une manifestation contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale pour certaines professions, le 28 août à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En fin de journée, le ministère de l'Intérieur a annoncé avoir dénombré près de 160.000 manifestants dans les 222 cortèges recensés à travers le pays, dont 14.500 à Paris. Le week-end dernier, Beauvau avec compté plus de 175.000 manifestants.
Le collectif militant Le Nombre jaune, qui publie un décompte ville par ville, a recensé dans sa "première estimation" au moins 319.290 manifestants en France, contre 357.100 il y a une semaine.
Outre les quatre défilés parisiens, les manifestations les plus importantes ont eu lieu à Montpellier (9.500 personnes) et Mulhouse (5.000). Selon les préfectures, ils étaient également 4.000 à Toulon et Annecy, 3.000 à Marseille ou 2.500 à Lyon.
"Le vaccin n'est pas la solution", clamé Hélène Vierondeels, retraitée de l'Éducation nationale au milieu du cortège parisien réuni par les Patriotes de Florian Philippot. "Il faudrait plutôt arrêter de fermer les lits d'hôpitaux, poursuivre les gestes barrières", a-t-elle poursuivi.
À quelques jours de la rentrée scolaire, de nombreux manifestants bordelais ont redit leur refus de la vaccination des enfants.
"On n'est pas des rats de laboratoire", a dit un garçon de 11 ans venu avec son père de 46 ans. "On veut vivre dans un pays libre, il n'y a aucun chiffre qui justifie que l'on vaccine en masse", a dénoncé son père en assimilant la vaccination à rien moins qu'un "viol".
Depuis juillet, des centaines de milliers de personnes de tous horizons - ex-"gilets jaunes", militants "antivax", tenants des théories du complot ou simples opposants à Emmanuel Macron - battent chaque samedi le pavé pour dénoncer vaccins et pass sanitaires.
Elles se sont déroulées sans incident notable jusque-là, hormis quelques rares jets de grenades lacrymogènes et interpellations.
Interrogé sur la contestation, le ministre de la Santé Olivier Véran a assuré cette semaine que "les dernières réticences sont en train de tomber face au succès du pass sanitaire".
"Scandale"
Manifestation contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale pour certaines professions, à l'appel du parti nationaliste Les Patriotes, le 28 août à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce dispositif, à présenter obligatoirement dans les bars, restaurants, transports longue distance ou encore hôpitaux, pourrait être prolongé au-delà du 15 novembre, la limite fixée par la loi, "si le COVID ne disparaissait pas de nos vies", a averti M. Véran.
"Ce pass est un scandale", a lancé à Rennes Virginie, une maraîchère de 46 ans qui n'a pas souhaité révéler son patronyme. "Ce vaccin est encore expérimental, je pense qu'il n'est pas fiable du tout, voire plus dangereux que le Covid, qui n'est pas pire qu'une grosse grippe".
Selon les autorités sanitaires, l'épidémie de COVID-19 a déjà causé plus de 114.000 décès en France.
Depuis le 16 août, le pass sanitaire s'applique aussi dans de nombreux centres commerciaux. À partir de lundi 30 août, il s'imposera aux salariés des lieux où il est demandé aux clients. Les employés refusant de le présenter pourront voir leurs contrats de travail suspendus.
"J'ai déjà été convoquée par la direction, je ne sais pas ce que je vais faire, car d'un côté je suis radicalement opposée à me faire vacciner, et d'un autre côté je risque de perdre mon boulot, j'ai une petite fille à nourrir", a confié à Toulouse Nancy Peschtel, éducatrice spécialisée dans un hôpital de jour et soumise à la vaccination obligatoire.
"Le pass sanitaire ne devrait pas exister dans une démocratie", s'est pour sa part insurgé à Lille Marc, un informaticien de 43 ans, qui a confié avoir reçu lui-même une première dose.
Selon les derniers chiffres du ministère de la Santé, plus de 48 millions de Français (71% de la population) ont reçu au moins une injection et 42,7 millions les deux doses prescrites.
M. Philippot a confirmé samedi 28 août l'organisation le 4 septembre d'un rassemblement national. "Nous irons jusqu'au blocage général et jusqu'à la grève générale", a-t-il promis à ses troupes, "nous ne lâcherons rien".