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Un physiothérapeute aide un patient guéri du COVID-19 à faire des exercices de rééducation, le 22 mai 2020 à Madrid. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Environ la moitié" des patients sortis de l'hôpital "souffrent encore d'au moins un symptôme persistant (le plus souvent de la fatigue ou une faiblesse musculaire) et un patient sur trois présente encore un essoufflement" après douze mois, souligne l'article paru vendredi 27 août dans la revue britannique The Lancet.
Ces proportions sont encore plus élevées chez les patients touchés par une forme sévère de COVID, qui ont séjourné dans un service de soins intensifs.
Les chercheurs se sont appuyés sur le bilan de santé réalisé par près de 1.300 personnes sorties entre janvier et mai 2020 d'un hôpital de Wuhan, première ville touchée par la pandémie.
Ils ont comparé ces données avec celles recueillies six mois après la sortie des mêmes patients.
Résultat : "la proportion de patients avec encore au moins un symptôme ou séquelle a diminué de 68% après six mois, à 49% après douze mois".
"La proportion de patients atteints de dyspnée (gêne respiratoire, NDLR)" a elle "légèrement augmenté, de 26% lors de la visite après six mois, à 30% à la visite après 12 mois".
Infographie sur les effets à long terme liés au COVID-19 constatés chez des patients chinois six mois après avoir contracté la maladie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Et la part des patients présentant une diminution de la capacité de diffusion des poumons (c'est-à-dire un moins bon transfert de l'oxygène et du dioxyde de carbone entre les poumons et le sang) n'a montré aucune amélioration entre les deux échéances.
L'étude met aussi en évidence une progression de la proportion de patients atteints d'anxiété ou de dépression, à 26% contre 23%.
Les auteurs soulignent par ailleurs que les femmes sont 43% plus enclines que les hommes à souffrir de fatigue ou de faiblesse musculaire persistante, et deux fois plus à se voir diagnostiquer de l'anxiété ou une dépression. Elles sont aussi trois fois plus touchées par une baisse de la capacité de diffusion de leurs poumons.
Les auteurs notent malgré tout qu'une grande majorité (88%) des patients qui travaillaient avant la maladie avaient repris leur poste un an après.
Cette étude, la première avec un an de recul, s'ajoute à de précédents travaux de recherche qui mettent en garde les autorités des différents pays sur le fait que "les systèmes de santé doivent se préparer à apporter un soutien à long terme" aux patients touchés par le COVID.
"Le COVID long est un défi médical de premier ordre", s'inquiète The Lancet dans un éditorial joint à l'étude, appelant à davantage de recherche pour en comprendre les mécanismes et à une meilleure prise en charge des patients qui en souffrent.
AFP/VNA/CVN