>> L'inflation et l'économie ralentissent aux États-Unis, la Fed aussi
>> La Fed ralentit le rythme des hausses de taux mais veut les poursuivre
Un supermarché de New York le 14 décembre 2022. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une hausse des prix de 0,4% entre décembre et janvier est attendue selon l'indice CPI, qui fait référence et sur lequel sont indexées les retraites, anticipe le consensus de MarketWatch.
Après le recul des prix entre novembre et décembre, à hauteur de 0,1%, il s'agirait de la première accélération depuis le mois de septembre.
Les responsables? "Le rebond des prix de l'essence, la poursuite des augmentations rapides des loyers et une hausse modeste des prix des véhicules d'occasion - contrastant avec les fortes baisses récentes", selon Ian Shepherdson, chef économiste pour Pantheon Macroeconomics.
Cette réaccélération attendue est plutôt vue comme une turbulence passagère.
Car la tendance au ralentissement devrait se poursuivre sur un an, pour le septième mois d'affilée. La hausse attendue par rapport à janvier 2022 est de 6,2%, contre 6,5% entre décembre 2021 et décembre 2022.
La Banque centrale américaine (Fed) est à la manœuvre pour juguler l'inflation. Son président Jerome Powell a récemment prévenu que le processus de "désinflation a commencé", mais que la route s'annonce "longue, voire cahoteuse".
Cela nécessitera sans doute de nouveaux relèvements du taux directeur de la Fed, qui pousseront en retour les banques commerciales à octroyer des taux plus élevés pour les prêts, qu'ils soient immobiliers, automobiles ou encore à la consommation, décourageant ainsi les ménages d'acheter. Un processus qui devrait in fine réduire la pression sur les prix.
Salaires
Ryan Sweet, économiste pour Oxford Economics, appelle à ne pas tirer trop de conclusions des données d'un seul mois, ce qui reviendrait selon lui à "faire une montagne d'une fourmilière", alors que "les données du CPI peuvent être un peu volatiles".
Il précise que "le consensus tend à dire" que l'inflation annuelle "a culminé en 2022" et ralentit désormais. Mais cette tendance peut cacher des variations mensuelles.
Après avoir été privés pendant la pandémie de restaurants, de bars et d'événements sportifs, les Américains ont désormais particulièrement envie d'en profiter. L'inflation des services devrait donc rester élevée.
Évolution de l'indice des prix à la consommation aux États-Unis depuis 1948. |
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D'autant plus que les loyers pourraient continuer à grimper au moins jusqu'au milieu de l'année, anticipe Ryan Sweet.
Cette hausse des prix des services, cependant, est surtout liée à "la vigueur de l'économie nationale, en particulier du marché du travail, et à la croissance des salaires".
Car la pénurie de main d'œuvre, qui contraint les employeurs à augmenter les salaires pour attirer et conserver leurs employés, reste forte.
"Les tensions persistantes sur le marché du travail exercent des pressions à la hausse sur l'inflation", a ainsi indiqué lundi matin 13 février une gouverneure de la Fed, Michelle Bowman.
Le marché de l'emploi a fait montre d'une santé éclatante en janvier, avec un taux de chômage tombé à 3,4%, soit plus bas qu'avant le COVID-19, et avec plus d'un demi-million d'emplois créés.
AFP/VNA/CVN