Ces dernières années, plusieurs paysages artificiels sont venus compléter les merveilles naturelles, donnant une nouvelle vitalité au tourisme de la province. À Bai Dinh en particulier, de multiples mains travailleuses et créatives sont en train de transformer une région montagneuse déserte en un complexe de tourisme gigantesque et majestueux avec un système de temples somptueux et spirituellement riches.
Le site de tourisme de culture spirituelle de la montagne Bai Dinh s'impose sur une superficie totale de 700 ha de la commune de Gia Sinh (district de Gia Viên). La nouvelle pagode de Bai Dinh occupe à elle seule déjà 80 ha avec 20 ouvrages tous classés au rang de géant. Non seulement tous ces ouvrages sont anormalement grands, mais toutes les statues et tous les objets sont impressionnants par leurs dimensions et leurs poids : une statue du Bouddha en bronze de 100 tonnes, une cloche en bronze de 36 tonnes, une statue de la déesse de la miséricorde en bronze de 80 tonnes, un set de trois bouddha de 50 tonnes chacun... En effet, plusieurs records y ont été établis : le complexe de temples le plus étendu au Vietnam, la statue de Bouddha en bronze la plus grande de l'Asie du Sud-Est, les deux cloches les plus grandes de l'Asie du Sud-Est, le nombre de statues de Lo-han le plus élevé au Vietnam.
Bai Dinh, même en cours de construction, a attiré un nombre énorme de touristes, venus de tout le pays. Le complexe de pagodes de Ninh Binh est devenu une destination attrayante pour le tourisme spirituel. Chaque jour, il accueille des milliers de touristes qui viennent contempler la majesté de la pagode, chiffre qui atteint 40.000-50.000 les jours de fête.
Le tourisme fait des émules
En 2004, personne, y compris le président du Comité populaire de la commune de Gia Sinh et le chef du village de Sinh Duoc, n'avait connaissance du projet de site touristique de Bai Dinh. À l'époque, rares étaient les touristes qui se rendaient sur cette montagne. Aujourd'hui, le petit sentier traversant le village de Sinh Duoc pour mener à l'ancienne pagode de Bai Dinh a disparu pour faire place à un chemin bétonné aussi large qu'une route nationale. Au pied de la montagne, Thung Chùa, autrefois envahi d'herbes sauvages, est pavé de carreaux, formant une grande cour. Des restaurants, des boutiques de souvenirs, des auberges de thé se tiennent tout près les uns des autres. Les touristes montent et descendent sans cesse toute la journée. Non loin de là, un parc entoure le grand étang aux parois finement sculptées, que les autochtones présentent comme "l'étang des yeux de dragon". Des chauffeurs de moto-taxi aux gardiens de moto, photographes et vendeurs de souvenirs, tous racontent de mémoire l'histoire de l'ancienne pagode de Bai Dinh.
De nombreux habitants de Gia Sinh, naguère habitués aux rizières, se transforment aujourd'hui en commerçants liés à l'activité touristique et voient ainsi leur vie changer de manière étonnante. "Travailler dans le tourisme est bien moins pénible que dans l'agriculture, et puis les revenus obtenus sont bien plus élevés", confie Pham Van Hà, vice-président du Comité populaire de la commune de Gia Sinh. À l'heure actuelle, on compte 1.500 villageois convertis en commerçants au service du complexe de pagodes de Bai Dinh, dont 600-700 vendeurs, 300-500 chauffeurs de moto-taxi, 275 photographes... "Ces chiffres vont encore croître dans les années à venir", prédit M. Hà.
À côté de la joie de voir les conditions de vie des habitants de Gia Sinh s'améliorer, certains spectacles à Bai Dinh déçoivent les touristes. La nouvelle pagode de Bai Dinh est toujours en construction, mais des services accompagnants ont déjà poussé comme des champignons, menaçant de détruire le paysage romantique et serein de la région. Le service de garde de motos laisse encore à désirer, quelques-uns créent leur propre point de garde.
Une fois la construction de la nouvelle pagode finie, le nombre de touristes sera encore plus important, de même que les besoins en logements et en restauration. La région deviendra sans doute un centre urbain aussi animé que Dô Son (ville de Hai Phong, Nord) ou Cua Lo (province de Nghê An, Centre).
Minh Phuong/CVN