Niger : campagne de démoustication à Niamey avec l'aide de Cuba

Des experts nigériens et cubains ont lancé dans la capitale nigérienne, Niamey, une campagne inédite de destruction de gîtes et larves de moustiques, responsables du paludisme qui tue chaque année quelque 2.000 personnes, en majorité des enfants, dans le pays.

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Une photo du 30 mars montre des moustiques à l'Institut Pasteur, à Paris. Ils y sont étudiés pour déterminer comment des maladies, dont le paludisme, se transmettent à l'homme par le biais des moustiques.
Une photo du 30 mars montre des moustiques à l'Institut Pasteur, à Paris. Ils y sont étudiés pour déterminer comment des maladies, dont le paludisme, se transmettent à l'homme par le biais des moustiques.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les opérations de démoustication visent "à détruire tout ce qui est moustiques et larves responsables du paludisme", a expliqué Iliassou Maïnassara, ministre nigérien de la Santé qui a donné le coup d'envoi jeudi. À l'aide de canons-pulvérisateurs montés sur des véhicules pick-up, des brigades de santé nigérienne et et cubaines descendent jusque dans les bas-fonds de la ville pour bombarder les sites censés abriter les moustiques et leurs larves.
Durant cette campagne de 20 jours, des traitements aériens sont prévus pour traiter les zones transformées en marécages par les inondations qui frappent Niamey depuis juin, a indiqué Iliassou Maïnassara.
Le pesticide liquide utilisé est "sans danger" pour l'homme et les animaux, a-t-il assuré.
Niamey et La Havane avaient signé en septembre 2014 un protocole d'accord sur un "Programme de contrôle du paludisme au Niger".
Avec 80% des motifs de consultation médicale en saison des pluies, le paludisme représente la première cause de mortalité chez les enfants. Sur dix personnes qui meurent de paludisme sept sont des enfants, selon les autorités sanitaires nigériennes.
En 2015, sur les 2.065.340 de cas de paludisme notifiés au Niger, 60% des malades sont des enfants de moins de 5 ans, déplorent-elles. En 2013, le "palu" a tué 2.555 personnes, essentiellement des enfants âgés de moins de 5 ans, sur plus de 3,9 millions de cas notifiés à travers le pays, selon des chiffres du ministère de la Santé.
Pour lutter contre le paludisme, le Niger et ses partenaires misent jusqu'ici sur la distribution gratuite de moustiquaires imprégnées. Entre 2005 et 2015, le nombre de décès imputables au paludisme a baissé de 24% dans le pays, en grande partie grâce à ces moustiquaires, soulignent les ONG.
Il n'existe pas encore de vaccin contre le paludisme. Pour l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), dormir sous une moustiquaire est le seul moyen efficace de s'en prémunir. Au Niger, le combat contre le paludisme est souvent freiné par l'auto-médication et l'ignorance des populations à majorité analphabètes.
Dans de nombreux villages des symptômes graves de la maladie, notamment les convulsions, sont perçus comme des actes de sorcellerie ou de sort jetés sur les malades.

AFP/VNA/CVN

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