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Les vélos partagés peuvent en Chine se louer de (presque) n’importe où à (presque) n’importe où. |
Les idées ne manquent pas, de la réduction du nombre de vélos à l’interdiction pure et simple de chevaucher ces montures connectées pour les personnes trop grandes, trop petites, trop jeunes (enfants)...
À l’inverse des systèmes de location dans des villes comme Londres, Paris ou New York, les vélos partagés peuvent en Chine se louer de (presque) n’importe où à (presque) n’importe où. Un simple smartphone suffit aux millions d’usagers de Pékin jusqu’au Tibet : ils ouvrent une application, puis scannent un code QR collé sur le vélo, action qui débloque son cadenas. Il n’y a plus qu’à enfourcher le deux-roues pour la modique somme de 0,5 yuan (0,07 euro) la demi-heure. Une fois arrivé à destination, on laisse le véhicule où on veut, prêt pour l’utilisateur suivant.
Le concept, ultra-simple, a relancé le vélo en Chine, où il était le principal moyen de locomotion jusque dans les années 1970 avant d’être supplanté par la voiture, symbole d’élévation sociale.
Problème : les automobiles sont aujourd’hui omniprésentes et leurs conducteurs parfois peu disciplinés empiètent volontiers sur les pistes cyclables. L’afflux massif de vélos partagés n’arrange évidemment rien et entraîne une belle pagaille.
Vélos envahisseurs
Certains usagers, au mépris des règles, laissent leur vélo au milieu des trottoirs, des pistes cyclables, les détériorent, voire les rapportent chez eux..., histoire de l’avoir à portée de main.
«Il est bien plus pratique de pédaler que de prendre le métro. Mais l’effet pervers du système, c’est que cet afflux de vélos provoque des embouteillages à certains endroits», observe Zhang Wei, étudiant pékinois de 21 ans.
Devant les stations de métro, le nombre de vélos en stationnement est parfois tel qu’il bloque la circulation des piétons. Et dans certaines villes, des bicyclettes ont été empilées en tas longs de plusieurs mètres, avant d’être extraites par la police.
Mais cela ne décourage en rien les entreprises de location, qui prévoient de mettre des milliers de nouvelles montures en circulation.
Selon le Centre de recherche chinois sur le commerce électronique, la Chine comptait l’an dernier 16,9 millions d’utilisateurs de vélos partagés, un chiffre qui devrait atteindre les 50 millions à la fin de cette année.
Un ouvrier répare un vélo partagé dans un centre de réparation à Pékin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au total, une trentaine de sociétés s’arrachent les parts de marché. Devant l’anarchie ambiante, certaines récupèrent désormais elles-mêmes leurs vélos, pour les placer là où ils ont le plus de chances d’être utilisés.
Mais ces startups, y compris les leaders du marché Mobike et Ofo, vont devoir composer avec des règles plus strictes.
Le ministère des Transports vient d’annoncer un projet de réglementation obligeant les autorités locales à mettre en place des aires de stationnement près des gares et stations de métro, des centres commerciaux et des immeubles de bureaux. Des zones interdites à la dépose des vélos seront instituées ainsi qu’une interdiction du vélo-partage pour les moins de 12 ans.
À Shanghai, l’approche envisagée est encore plus drastique : interdire aux personnes trop grandes, trop petites ou trop grosses d’utiliser les vélos partagés, au motif qu’elles risqueraient de ne pas être stables une fois en selle, la taille et la structure du vélo n’étant pas adaptées à leur cas.
À Pékin, le district de Dongcheng envisage la création de centaines de places de parking réservées, que les entreprises de location devront aider à gérer, selon le quotidien officiel Legal Daily.
«Nous étions les premiers du secteur à travailler avec des entreprises et des régulateurs locaux afin de créer ces places pour nos vélos. Nous en avons 10.000 en Chine et en mettrons en place des milliers d’autres dans les mois qui viennent», déclare un porte-parole de Mobike.
Selon Jeffrey Towson, professeur d’investissement à l’Université de Pékin, de bons règlements permettraient de «transférer la gestion des mauvais comportements depuis les autorités vers les entreprises de vélos partagés». «Je doute fort que la police souhaite continuer à ramasser des milliers de vélos et à les ranger», déclare M. Towson.
Zhang Wenzhong, spécialiste de l’urbanisme à l’Académie chinoise des sciences, estime que les entreprises ne font pas suffisamment appel à la technologie. «Le gouvernement devrait imposer à toutes les entreprises d’installer des balises GPS sur les vélos, pour répondre à la demande des consommateurs, éviter les déposes sauvages, le vandalisme et le vol», dit-il.
Mobike comme Ofo sont déjà équipés d’un tel système, qui permet aux usagers de localiser les vélos libres.
AFP/VNA/CVN