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L'attaquant brésilien du Paris-SG, Neymar, défie le défenseur espagnol de Marseille, Alvaro Gonzalez, lors du match de Ligue 1 au Parc de Princes, le 13 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une énorme polémique, des vidéos, des expertises en lecture labiale, des échanges par médias interposés... et à la fin, "aucun élément tangible".
Au milieu du tumulte médiatique, l'enquête de deux semaines de la commission de discipline de la Ligue (LFP) n'a rien trouvé de probant, ni contre "Ney", ni contre le Marseillais Alvaro Gonzalez, accusés d'avoir échangé des insultes racistes et homophobes lors du houleux PSG - OM du 13 septembre dernier.
Grâce au bénéfice du doute, les deux joueurs échappent ainsi à une suspension, qui aurait pu être très lourde, jusqu'à dix matches selon le barème de la Fédération (FFF), pour des propos discriminatoires avérés. "Une sentence plus que méritée", a réagi Alvaro sur son compte Twitter. "Je n'ai jamais été et ne serai jamais une personne raciste", a-t-il ajouté, remerciant "l'OM pour sa confiance et sa fidélité" et "nos grands supporters".
"Alvaro n'est pas raciste, toute accusation portée à son encontre sur ce sujet est injuste et infondée", a réagi l'OM, "satisfait" de cette décision.
"Indignation et colère. Un non-jugement de la LFP aveugle, sourde et muette. Soirée noire pour la lutte contre l'homophobie et le racisme dans le football", s'est indigné de son côté le collectif "Rouge direct", luttant contre l'homophobie dans le football.
Lecture labiale fiable à 30%
Mais la commission de discipline est formelle: le dossier était vide.
"Premier constat, aucun rapport d'officiels, arbitre ou délégué, ne contenait d'éléments relatifs à ces propos ou injures à caractère discriminatoire", a expliqué son président Sébastien Deneux.
"Le second, c'est que les déclarations des deux joueurs sont contraires en quasi tous points. Rien ne permettait d'établir de manière claire et précise la nature des propos qui ont été échangés", a-t-il poursuivi.
L'expertise en lecture labiale, demandée par l'instructeur, a même alimenté le flou, alors que des médias brésiliens et espagnols, avec la même technique, assuraient qu'Alvaro avait traité Neymar de "singe" et que "Ney" lui aurait répondu par une injure homophobe.
"Il n'y avait pas de corrélation avec ce que les joueurs ont déclaré. En plus, l'expert précisait bien que la technique n'était elle-même fiable qu'à 30%, ce qui laisse place au doute, qui doit profiter aux joueurs", a expliqué le dirigeant.
L'attaquant brésilien du Paris-SG, Neymar, lors du match de Ligue 1 au Parc de Princes, le 13 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Neymar est aussi libéré des soupçons de racisme, pour des propos qu'il aurait tenus envers le Japonais Hiroki Sakai : "les travaux de la commission se sont essentiellement concentrés sur les échanges entre Neymar et Alvaro", a dit Sébastien Deneux.
Cette annonce clôt l'épais dossier du "Clasico", dont les suites disciplinaires avaient fini par éclipser l'exploit réalisé par Marseille, qui avait remporté son premier succès contre le PSG en neuf ans (1-0).
Année cruciale pour Neymar
Une première salve de sanctions destinée aux acteurs d'un début de bagarre générale qui a conduit à cinq expulsions, a été rendue le 16 septembre, concernant les Parisiens Layvin Kurzawa (6 matches), Neymar (2 matches ferme plus un avec sursis) et Leandro Paredes (même sanction) ainsi que les Marseillais Jordan Amavi (3 matches) et Dario Benedetto (1 match).
Une autre a visé l'attaquant star du PSG Angel di Maria (4 matches), rattrapé par les images de télévision, pour un crachat à destination d'Alvaro.
Pour Neymar, c'est un soulagement.
"Je suis inquiet", avait déclaré son entraîneur Thomas Tuchel, déjà contraint de composer avec un effectif restreint par les blessures et les suspensions.
Les accusations de racisme laissaient planer le spectre d'une longue absence et, plus généralement, beaucoup de questions sur son image, alors qu'il a été mêlé à plusieurs dérapages extra-sportifs.
Mercredi 30 septembre, il a fait parler de lui pour son énorme dette au fisc espagnol, qui lui réclame plus de 34 millions d'euros !
Mais il devrait être sur le terrain vendredi 2 octobre contre Angers, et même pour la suite, à l'aube d'une saison cruciale pour lui, marquée par des négociations sur une prolongation de son contrat expirant en 2022.