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Une cérémonie de présentation des Jeux olympiques 2024, le 21 octobre 2019 au Grand Rex, à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au menu du conseil d'administration du comité d'organisation Paris 2024 (Cojo), qui réunit élus, État et mouvement sportif : la validation de pistes qui sont déjà rendues publiques, proposées, mais pas encore officiellement validées.
Objectif: dégager 400 millions d'euros d'économies sur le budget de 3,8 milliards initialement programmé, pour ce qui est de la stricte organisation des 15 jours d'épreuves.
"Le contexte est compliqué pour tout le monde, on ne voit pas comment ils pourraient y échapper", philosophe Denis Masseglia, président du comité national olympique français (CNOSF).
Sauf surprise, cette réunion doit ainsi avaliser le départ des épreuves de natation de la ville de Saint-Denis et celles du volley-ball du Bourget, deux épreuves abritées dans des équipements temporaires.
L'idée pour les organisateurs est notamment de voir si des équipements déjà existants peuvent être utilisés à plein et d'éliminer des sites éphémères "coûteux".
Les élus de la Seine-Saint-Denis, département pauvre au nord-est de Paris, au premier rang desquels Stéphane Troussel, président PS du département, ont protesté devant ces départs envisagés.
Compensations
Mais depuis deux semaines, des "compensations" se font jour.
Ce département devrait ainsi récupérer l'épreuve d'escalade et un mur pérenne qui va avec, peut-être au Bourget. Une autre épreuve, le rugby à 7, qui devait se dérouler au Stade Jean Bouin à Paris va migrer au Stade de France (Saint-Denis).
La natation, épreuve reine des Jeux avec l'athlétisme, va être accueillie, sauf contrainte technique insurmontable, à la Paris La Défense Arena située à Nanterre (Hauts-de-Seine). Le bassin provisoire dédié devra ensuite rejoindre la Seine-Saint-Denis, au titre de "l'héritage", comme prévu initialement.
De son côté, le président du comité d'organisation, Tony Estanguet, promet de ne "pas toucher à l'ADN" des JO et dément les Cassandre qui pronostiquent de difficiles rentrées de sponsors. Il y a déjà 500 millions au compteur, sur les 1,1 milliard d'euros fixés, explique-t-il.
À Saint-Denis, la construction du centre aquatique olympique (CAO), piscine destinée à rester, pour recevoir le water-polo, la natation synchronisée et le plongeon, est maintenue.
En réalité, les élus s'inquiètent surtout pour le village des médias, destiné à être transformé en 1.300 logements, sur la commune de Dugny dans la zone olympique autour du Bourget.
L'idée est maintenant qu'il soit "phasé", selon plusieurs sources, et les élus souhaitent "sécuriser" la partie qui sera réalisée après 2024, et les équipements autour (école, crèche...).
Carte finale mi-décembre
Le Premier ministre Jean Castex, lors d'une visite à Pantin (Seine-Saint-Denis) le 25 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Mais, là, entre en jeu la Solideo (société de livraison des ouvrages olympiques), chargée des équipements et aménagements pérennes.
Les discussions vont bon train entre les élus, la délégation interministérielle aux Jeux olympiques, qui a un oeil sur l'équilibre territorial, et fait le lien entre l'État, le Cojo, et la Solideo, les collectivités territoriales, et essaie d'orchestrer le tout.
En fin de semaine dernière, les élus du département espéraient sur ce sujet un mot rassurant du Premier ministre, Jean Castex, ex-délégué interministériel aux JO, à l'occasion d'une visite en Seine-Saint-Denis. Mais celle-ci a tourné court en raison de l'attaque au hachoir perpétrée près des anciens locaux de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.
À l'approche des élections départementales et régionales, qui doivent se tenir en mars 2021, les élus vont se montrer d'autant plus soucieux de leur territoire et des engagements pris sur le thème olympique devant leurs administrés.
Aussi au menu mercredi 30 septembre : la réduction du nombre de stades pour les tournois olympiques de football de 8 à 7, le fait que le stade Pierre-Mauroy situé à Villeneuve d'Ascq puisse accueillir un sport collectif (basket, hand, ou volley), ainsi que la reconfiguration du site de la Concorde.
Cette emblématique place parisienne, qui doit recevoir les sports urbains, se voit délestée de l'escalade, et va être reconfigurée.
Les économies liées aux sites vont rapporter 150 millions d'euros, dont 60 provenant du déplacement des épreuves de natation, selon des sources concordantes. D'autres économies seront faites sur d'autres postes, comme les transports, explique-t-on au comité d'organisation.
La carte finale, car d'autres épreuves vont peut-être encore changer de place par effet domino, ne sera connue que mi-décembre, et doit ensuite obtenir l'aval du CIO (comité international olympique).