Roland-Garros : ça sent la fin d'une génération

Ce Roland-Garros automnal pourrait bien avoir marqué la fin d'une génération française : Richard Gasquet et Gilles Simon ayant été éliminés mardi 29 septembre, au lendemain de la terrible désillusion de Gaël Monfils et en l'absence de Jo-Wilfried Tsonga blessé, pour la première fois depuis 2004 il n'y aura aucun Mousquetaire au 2e tour.

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Le Français Richard Gasquet après sa défaite au premier tour de Roland-Garros face à Roberto Bautista Agut le 29 septembre à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Jo n'est pas là, Gaël n'a pas fait un énorme match, Gilles est moins haut qu'avant, moi aussi. Tout simplement, on est un peu moins performant, donc c'est plus compliqué, on est une génération qui est en train de descendre un petit peu", a commenté, fataliste, Gasquet qui n'avait plus été éliminé au 1er tour porte d'Auteuil depuis 2010. Il a cédé mardi face à Roberto Bautista, 10e mondial, 7-6, 6-2, 6-1.

"À part Gaël qui est très haut, qui devait peut-être faire mieux, c'est une génération qui a un peu plus de difficultés liées à toutes les années sur le circuit. C'est plutôt normal. Maintenant, c'est à la nouvelle génération d'arriver", a ajouté le joueur de 34 ans.

Simon, de son côté, a souligné que le tirage au sort avait été compliqué et que peu de Français "étaient favoris" sur ce premier tour. "Évidemment, on perd Gaël (éliminé par Alexander Bublik, ndlr) qui est lui tête de série (9e mondial, ndlr). Il y a eu quelques mauvaises défaites et il n'y a pas eu de surprises, c'est aussi simple que cela", a-t-il analysé après son élimination par l'un des jeunes loups du circuit Denis Shapovalov (11e), 6-2, 7-5, 5-7, 6-3.

Plus protégés

"Maintenant, on a très peu de joueurs tête de série (2, Monfils et Paire), il y avait des années où on était beaucoup plus nombreux, on n'est pas protégé", a cependant constaté Simon (35 ans).

"Moi, mon match de ce soir, il serait passé contre pas mal de joueurs du tableau mais pas contre Shapovalov. Roland-Garros, c'est la conclusion des semaines précédentes. Ce n'est pas comme si on avait eu des Français qui avaient traversé les tableaux partout. Malheureusement, ce n'est pas une très bonne période", a-t-il conclu.

Ce bilan s'inscrit dans une hécatombe plus large encore puisque seuls huit Bleus seront au rendez-vous du 2e tour, soit le plus petit total, hommes et femmes confondus, depuis 1972.

En l'absence également de Lucas Pouille, blessé au coude, ils étaient 29 Bleus au premier tour (18 dans le tableau masculin, 11 dans le féminin). Ils ne seront donc que quatre joueurs (pire résultat depuis 2000) et quatre joueuses (trois l'an dernier) au deuxième. En 1972, seuls 5 Tricolores avaient atteint le 2e tour, mais dans des tableaux de 32 joueuses et 64 joueurs. Dans la configuration actuelle de 128 joueurs par tableau, cela n'était jamais arrivé dans l'ère Open (1968).

Mardi 29 septembre, seule Fiona Ferro a réussi à rejoindre les qualifiés Pierre-Hugues Herbert, Hugo Gaston, Benoît Paire, Benjamin Bonzi, Alizé Cornet, Caroline Garcia et Clara Burel. Au contraire, Simon, Gasquet mais aussi Grégoire Barrère, Quentin Halys, Ugo Humbert, Harold Mayot, Kristina Mladenovic, Harmony Tan et Pauline Parmentier (qui a ainsi mis un terme à sa carrière), ont rejoint la cohorte des tombés.

Les malheurs de "Kiki"

La Française Kristina Mladenovic lors de son match du premier tour de Roland-Garros face à l'Allemande Laura Siegemund, le 29 septembre à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'une des défaites les plus marquantes, en raison notamment d'une grosse erreur d'arbitrage, a été celle de Mladenovic. Sur une balle de set en sa faveur, l'arbitre n'a pas vu que sa balle (44e) avait rebondi deux fois dans le camp de Laura Siegemend (66e) -qui s'est bien gardée de le dire- et la manche s'est poursuivie.

"Je pense que l'arbitre de chaise est la seule personne du court central à ne pas l'avoir vu...", a commenté Mladenovic.

"J'arrive en courant à fond, je ne peux pas me dire +Oh, elle a doublé+ et ensuite me rendre compte en voyant la vidéo qu'en fait elle n'avait pas doublé. Ça m'aurait rendue folle. L'arbitre de chaise est là pour ça, elle a plus de chances que moi de voir ce qu'il s'est réellement passé", s'est défendue Siegemund (66e).

La vidéo, justement, Mladenovic estime que "ce serait génial", y compris à Roland-Garros où les organisateurs estiment que le fait que les balles marquent la terre battue permet de se passer des onéreux systèmes Hawk Eye ou FoxTenn. "C'est vraiment dommage qu'on en arrive à un point où l'on aimerait bien remplacer l'être humain par la caméra...", a relevé la Française, finalement battue 7-5, 6-3.

Pas de problème en revanche pour Novak Djokovic (N°1 mondial) qui s'est joué du Suédois Mikael Ymer (80e) 6-0, 6-2, 6-3. "Mon objectif est plus grand : mon ambition est de me battre pour le titre", a-t-il prévenu.

AFP/VNA/CVN

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