>>Un mort et trois blessés dans une attaque au couteau à l'Université du Texas
Un parking de la chaîne de supermarchés Walmart, à San Antonio (Texas), où neuf migrants sont morts dans une remorque de camion surchauffée, le 23 juillet aux |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les blessés, dont 17 grièvement, ont été hospitalisés, certains dans un état "extrêmement critique", souffrant de coup de chaleur et de déshydratation, ont précisé le chef de la police locale, William McManus, et les pompiers.
Le chauffeur du camion a été arrêté, a déclaré M. McManus. Cet homme, James Matthew Bradley Jr, 60 ans, originaire de Floride, doit être inculpé lundi 24 juillet, selon un communiqué de la justice fédérale.
"Cela semble bien être un trafic d'êtres humains", a dit le chef de la police, parlant d'une scène "d'horreur".
Au moins 39 personnes étaient à l'intérieur de la remorque, dont une dont le corps a été trouvé ultérieurement dans un bois voisin, a indiqué la justice fédérale.
Parmi ces personnes, il y avait au moins deux enfants, a déclaré le commandant des pompiers Charles Hood.
Le chef de la police a déclaré sur la chaîne de télévision CNN que les morts étaient tous des hommes adultes.
Il a ajouté que les images des caméras de sécurité sur le parking montraient que des véhicules étaient venus chercher certains voyageurs cachés dans la remorque.
"Nous avons été appelés par un employé du supermarché Walmart concernant ce camion garé sur leur parking. Il nous a dit que quelqu'un du camion lui avait demandé de l'eau. Il a apporté l'eau puis a appelé la police. Nous sommes arrivés, et nous avons trouvé huit morts dans le fond de la remorque", a raconté M. McManus au cours d'une conférence de presse. Le neuvième corps a été trouvé par la suite.
Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a confirmé dans la soirée le bilan de neuf morts et a déploré "une tragédie bouleversante".
"Le Texas continuera à fournir sa protection aux victimes qui ont été dépouillées de leurs droits les plus fondamentaux et appliquera toute la rigueur de la loi aux auteurs de ce crime méprisable", a déclaré le gouverneur.
Le chef des pompiers a précisé que la climatisation dans la remorque ne fonctionnait pas et que les personnes à l'intérieur étaient "chaudes au toucher".
Il a estimé que la température à l'intérieur de la remorque pouvait avoir atteint 65 degrés Celsius, la comparant à "un four". "Si ce camion avait passé la nuit à cet endroit" sans être découvert, "il n'y a pas de doute que nous aurions perdu la totalité" des personnes qui s'y trouvaient, a ajouté le chef des pompiers.
Pas un incident isolé
Carte du Texas |
Photo : AFP/VNA/CVN |
San Antonio est à deux heures de route de la frontière avec le Mexique et le temps était particulièrement chaud et sec ces derniers jours dans la région.
Le département américain de la Sécurité intérieure et les agents de l'immigration participent à l'enquête avec les autorités locales.
"Ce n'est pas un incident isolé", a déclaré M. McManus, "cela se produit tout le temps". "Ils arrivent tard dans la nuit, sous couvert de l'obscurité parce qu'ils ne veulent pas être découverts".
Le ministère mexicain des Affaires étrangères a annoncé dans un communiqué que le consulat du Mexique à San Antonio coopérait avec les autorités américaines pour "déterminer l'identité et la nationalité des victimes, afin de fournir l'assistance et la protection consulaire, en particulier le rapatriement des restes d'éventuels citoyens mexicains".
Des dizaines de milliers de personnes en provenance du Mexique et d'Amérique centrale tentent chaque année d'entrer clandestinement aux États-Unis.
En 2003, 19 migrants avaient trouvé la mort dans les mêmes circonstances, dans un camion surchauffé, tandis qu'ils étaient transportés du sud du Texas, près de la frontière, vers la ville de Houston.
Le président Donald Trump s'est engagé à construire un mur le long de la frontière avec le Mexique, afin de stopper l'immigration clandestine.
Ce projet controversé est jusqu'à présent bloqué en raison des réticences du Congrès à autoriser le financement d'un ouvrage qui pourrait coûter jusqu'à 20 milliards de dollars, selon certaines évaluations.
Le ministre de la Sécurité intérieure, John Kelly, s'est rendu au Mexique à deux reprises pour discuter de l'immigration, du trafic d'êtres humains et de l'augmentation du trafic de drogue entre les deux pays.
"Le terrible crime découvert la nuit dernière est un vif rappel de la raison pour laquelle les responsables de réseaux de trafic d'êtres humains doivent être poursuivis, capturés et punis", a déclaré le directeur de l'immigration et des douanes, Thomas Homan, dans un communiqué.
"Ces réseaux ont montré à maintes reprises un total mépris pour ceux qu'ils transportent, comme le démontre encore le cas de cette nuit", a-t-il dit.