Les ménagères qui fréquent le marché Bà Chiêu, dans l'arrondissement de Binh Thanh (Hô Chi Minh-Ville), ont été estomaquées en apprenant la hausse de 3.000 dôngs au minimum de chaque botte de légumes. Selon les vendeurs, la hausse est due aux coûts élevés de transports et à la majoration du salaire de base.
Selon les experts, ce qui est inquiétant, c'est que cette augmentation des prix se produit au moment d'une légère reprise du pouvoir d'achat des ménages.
"Dans les supermarchés, les fournisseurs ont annoncé dès fin avril une augmentation des prix en raison de la hausse des coûts des matières premières et de transports", fait savoir Bùi Hanh Thu, vice-directrice générale de la chaîne Saigon Co.op, Hô Chi Minh-Ville. La hausse est de 2-10% pour les produits alimentaires ; de 5-15% pour les ustensiles ménagers, produits cosmétiques et détergents ; de 17-18% pour les autres lignes de produits. "À partir du 1er juin, quand les supermarchés auront écoulé tous leurs stocks, il faut s'attendre là aussi à une hausse", indique le vice-directeur de la Citimart, Ngô Van Hai. Le riz et les légumes sont déjà vendus au nouveau tarif, soit une hausse de 7-10%, parce que les supermarchés n'en ont pas de réserves. À Hanoi, plusieurs supermarchés se préparent à appliquer un nouveau tarif à partir du 1er juin. Une centaine de producteurs et fournisseurs ont annoncé une hausse des prix, selon un dirigeant de Fivimart.
Selon le directeur général d'une compagnie de produits en plastique, les prix des matières premières sur le marché mondial a connu une hausse depuis début février. Mais l'augmentation des coûts de produits fabriqués dans le pays est raisonnable, affirme-t-il. Selon Luong Van Vinh, directeur général de la Compagnie des produits cosmétiques et chimiques My Hao, les cours des matières premières dans le monde ont augmenté de 10-15%. Pourtant, les producteurs ne peuvent pas immédiatement appliquer une hausse des prix. Les producteurs qui ont beaucoup investi dans la publicité ont profité de la reprise du marché pour relever leurs prix, estime Luong Van Vinh. Et d'affirmer que My Hào maintient ses prix.
Idem pour d'autres sociétés comme la Compagnie des porcelaines et des céramiques Minh Long 1 et la Compagnie des produits carnés Vissan. "Il faut restructurer la production pour bien économiser matières premières et énergie", souligne Ly Ngoc Minh, directeur général de Minh Long 1. Dans les temps qui viennent, malgré une hausse du prix du porc, "Vissan ne modifiera pas ses prix", assure son directeur général Bùi Duy Duc. Toujours selon lui, en cette période difficile, les producteurs doivent accepter de réduire leurs marges bénéficiaires en signe de solidarité avec la population.
Thuy Tiên/CVN