>>Les négociations États-Unis - Canada entreront dans le vif du sujet sur une note optimiste
>>Commerce: après l'accord avec le Mexique, c'est au Canada de jouer
La ministre des Affaires étrangères canadienne Chrystia Freeland, |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Il y a une possibilité d’avoir un bon accord pour le Canada d’ici vendredi", a déclaré Justin Trudeau lors d’une réunion dans l’Ontario. Washington et Mexico, qui se sont entendus lundi 27 août sur les termes d’un Aléna 2.0, aimeraient la conclusion d’un accord tripartite d’ici vendredi 31 août, a noté le Premier ministre canadien en conférence de presse, admettant qu’"il existe une possibilité d’y arriver". "Mais c’est seulement une possibilité car cela dépendra s’il s’agit ou non d’un bon accord pour le Canada", a martelé le dirigeant libéral.
L’optimisme prudent du Premier ministre fait écho aux propos de sa ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, dépêchée en urgence à Washington mardi pour négocier une nouvelle version de l’accord de 1994, qui a profondément lié les économies du Canada, des États-Unis et du Mexique.
"Je continue à être encouragée par les bonnes conversations que nous avons (avec les Américains, ndlr) et les progrès que nous réalisons", a déclaré Mme Freeland à l’issue d’une séance de négociations au siège des services du Représentant américain au commerce, Robert Lighthizer.
Elle a précisé que les hauts fonctionnaires des deux pays travaillaient d’arrache-pied et qu’elle reverrait M. Lighthizer mercredi 29 août à 17h00 (21h00 GMT).
Points de friction
Interrogée sur les points les plus difficiles de la négociation, Mme Freeland a souligné qu’il avait été convenu avec M. Lighthizer que "le meilleur moyen de faire des progrès est de ne pas négocier en public sur des points précis".
Mais mardi 28 août, Mme Freeland avait noté que l’accord conclu par Washington et Mexico "prépare le terrain" pour un nouveau traité commercial nord-américain. Mme Freeland avait rencontré les négociateurs mexicains à Washington mardi soir 28 août. Les Canadiens avaient délibérément choisi de s’éloigner des discussions sur un Aléna réformé en attendant que les Etats-Unis et le Mexique arrivent à surmonter leurs nombreux différends.
Le gendre et proche conseiller du président Donald Trump, Jared Kushner, était présent sur le lieu des discussions comme il l’avait été dans la phase finale des négociations avec les Mexicains.
Les grandes lignes d’un Aléna réformé, qui revisite l’accord signé il y a 24 ans et que Donald Trump a qualifié de "désastreux" pour son pays, sont maintenant sur le papier.
Elles comprennent de nouvelles dispositions sur le commerce de l’automobile, avec un pourcentage plus élevé de composants produits localement, des protections plus strictes pour les travailleurs et une disposition permettant de revoir l’accord tous les six ans.
Les principaux points de friction pour le Canada sont la question de son marché des produits laitiers et son attachement à une procédure de règlement des différends entre les partenaires du traité.
Le secteur laitier canadien semble déjà au coeur du débat et les Américains réclament le démantèlement du système de protection mis en place dans les années 1970.
Dans les trois pays, on se montre plutôt pressé de conclure un nouvel accord, même si Donald Trump brandit régulièrement la menace de signer deux accords bilatéraux si les négociations ne vont pas dans son sens.
AFP/VNA/CVN