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Toyota et Uber veulent développer ensemble des véhicules autonomes. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Les deux sociétés, qui vont combiner leurs technologies respectives dans des véhicules spécifiquement conçus par Toyota, prévoient "le début des déploiements pilotes en 2021", selon un communiqué du géant nippon. "Des centaines de voitures" seront concernées dans un premier temps, a précisé un porte-parole. "Ce partenariat jouera un rôle essentiel dans la réalisation de la conduite autonome à grande échelle", estime Toyota qui avait déjà investi dans Uber en 2016 via sa filiale Toyota Financial Services pour un montant non divulgué.
Le nouvel accord "marque une étape importante dans notre transformation en une société de mobilité", s'est félicité Shigeki Tomoyama, vice-président exécutif du constructeur. Toyota multiplie les investissements et les alliances afin de transformer son groupe, actuellement simple fabricant de voitures, en fournisseur de services, dans une industrie en pleine mutation technologique. Il se prépare ainsi à affronter la concurrence des entreprises de la Silicon Valley, qui planchent sur le développement des véhicules sans conducteur.
"Après un démarrage peut-être un peu difficile, Toyota met les bouchées doubles dans la technologie autonome", a commenté Hans Greimel, expert d'Automotive News basé au Japon. Au-delà de cette alliance avec Uber, "ils réorganisent l'ensemble de leur chaîne de fournisseurs", avec par exemple l'annonce lundi d'une co-entreprise par quatre de ses sociétés affiliées, dont Aisin Seiki et Denso. "Je ne dirais pas qu'ils sont à la traîne de leurs concurrents, à ce stade c'est une course très ouverte", a-t-il souligné. Toyota dispose d'un avantage sur ses rivaux par son expertise en robotique, mais son PDG, Akio Toyoda, qui est un pilote amateur, a pu par le passé se montrer réticente sur le sujet.
"Sécurité"
Uber, qui traverse une crise après un accident mortel en mars impliquant une de ses voitures autonomes en Arizona, a salué "un accord qui représente une première" pour le groupe et le valorise à 72 milliards de dollars d'après des informations de presse. "Il démontre notre engagement à apporter des technologies de pointe au réseau Uber" et à "déployer les voitures autonomes les plus sûres au monde", a commenté son PDG Dara Khosrowshahi. Après un arrêt de plusieurs mois, Uber a repris en juillet ses essais sur voie publique, mais en mode manuel.
Le groupe a expliqué qu'à l'occasion des nouveaux tests à Pittsburgh (Pennsylvanie), les véhicules autonomes seraient équipés d'un système de surveillance du conducteur "pour s'assurer que les opérateurs demeurent attentifs derrière le volant". Uber a par ailleurs décidé d'abandonner son programme de camions autonomes pour se concentrer exclusivement sur les voitures sans conducteur. Cette division affiche des pertes sans discontinuer et selon le site spécialisé The Information, un actionnaire aurait demandé à Uber de s'en séparer.
"Toyota est une société réputée pour la sécurité de ses véhicules", relève M. Greimel, "mais je pense qu'Uber est surtout intéressé par l'argent" qu'elle peut lui apporter. Ce partenariat pourrait toutefois être un frein "pour une compagnie de la Silicon Valley comme Uber qui a l'habitude de prendre des décisions rapidement, alors que Toyota doit tout vérifier à deux, trois reprises", avertit l'analyste.
AFP/VNA/CVN