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Phuoc Hung a débuté la gymnastique à l’âge de sept ans. Il est depuis passé par de terribles épreuves, en raison d’une maladie rare qui l’a frappée de plein fouet : la tuberculose osseuse (syndrome de Pott) qui a bien failli réduire à néant ses ambitions au plus haut niveau. Mais c’était sans compter sur la détermination du jeune homme qui, avec une rare force mentale, est devenu le 6^e sportif vietnamien à obtenir son billet pour les prochains Jeux Olympiques de Londres.

Le 11 janvier dernier, Phuoc Hung a bien figuré au concours «All-round», compétition qui comporte une série d’épreuves différentes (six pour les hommes). Avec 83.532 points, il s’est classé à la 43^e place parmi les 98 sportifs engagés pour la 2^e phase des éliminatoires.

Le jeune gymnaste Phuoc Hung (gauche) a déjà remporté une trentaine de médailles d’or au cours de sa carrière.

Selon les règles du Comité International Olympique (CIO), chaque pays n’a le droit d’envoyer qu’un seul représentant pour chaque épreuve individuelle aux JO. Les nations disposant de plusieurs têtes d’affiche doivent par conséquent se résoudre à choisir le meilleur du moment, au dépend des autres. Phuoc Hung en a directement profité, grimpant ainsi au 21^e rang de ce tournoi de qualification olympique et synonyme de qualification pour les JO de Londres en été prochain.

En baver à l’entraînement...

Né en 1988, Phuoc Hung s’est attiré la sympathie d’experts chinois alors qu’il n’était qu’au CP (cours préparatoire). Cela s’est passé au cours d’une séance de sélection des jeunes gymnastes. Sortant véritablement du lot, ces spécialistes du dépistage précoce ont immédiatement flashé sur lui, voyant en lui un diamant brut, puis ont convaincu sa famille de le laisser partir pour embrasser une carrière de gymnaste. Il est donc parti pour la Chine, âgé de seulement sept ans.

Après dix ans d’entraînement ultra-intensif en Chine, Phuoc Hung, de retour au pays et devenu un beau jeune homme, n’a pas tardé à montrer toute l’étendue de son talent en remportant une médaille d’or au Festival national de l’éducation physique et des sports en 2002. Mieux encore l’année suivante, où il décroche le titre en barres parallèles des SEA Games 22, sa première médaille d’or d’une carrière professionnelle prometteuse.

...et se forger un mental à toute épreuve !

Mais la fin des SEA Games 23 (en 2005) marque un sérieux coup d’arrêt à son ascension. Les médecins lui diagnostiquent ce fameux syndrome de Pott, et deux de ses vertèbres sont touchées par le mal qui le ronge littéralement... La douleur est si forte qu’il doit se mettre en position fœtale pour soulager sa colonne et pouvoir s’endormir. Heureusement, le traitement à base d’antibiotiques fait effet, et un an plus tard, début 2007, ce n’est plus qu’un (très) mauvais souvenir.

Phuoc Hung reprend immé-diatement l’entraînement, tantôt au pays, tantôt en Chine, avec le couteau entre les dents. Il marque son retour de manière fracassante avec deux médailles d’or à la barre fixe et aux barres parallèles lors des SEA Games 24, en 2007. Et lors des SEA Games 26, en novembre dernier en Indonésie, il réitère cette performance, avec cette fois une médaille d’or à la barre fixe et une autre au concours par équipe. Le jeune homme possède désormais plus d’une trentaine de breloques dans sa collection.

Mais aujourd’hui, son billet pour les JO de Londres le fait entrer dans une nouvelle dimension : celle du gratin mondial ! Cet exploit -et le terme n’est pas usurpé-, montre à quel point il a su faire fi des galères qu’il a pu rencontrer au fil de carrière. «Assiduité, volonté, ténacité» pourrait être la devise de ce champion. Allez Phuoc Hung, tout le Vietnam est derrière toi !

Dieu An/CVN