Le Vietnam veut jouer dans la cour des grands

Depuis 2010, le Vietnam applique un plan à long terme afin que le sport et ses représentants prennent une nouvelle dimension pour être enfin en mesure de briller dans les grandes compétitions internationales.

L’athlète au visage de poupée Ngân Thuong a brillé lors de plusieurs tournois régionaux. Photo : Quang Nhut/VNA/CVN


À relativiser toutefois, puisque les «sportifs de canapé» du pays n’ont pas manqué de rappeler que cette compétition, aussi réussie soit-elle, reste un événement régional non représentatif de ce qu’il se fait de mieux à l’échelle du globe.
Lâm Quang Thành, directeur adjoint général du Département de l’éducation physique et des sports, affirme que tôt ou tard, les jeux de l’Asie du Sud-Est devront faire peau neuve pour s’élever dans la hiérarchie et être perçue comme une compétition majeure par les instances sportives internationales.
Se concentrer sur le sport de haut niveau...
Suite à l’échec des 16es Jeux asiatiques (ASIAD 16) en Chine en 2010, où la délégation sportive n’est revenue qu’avec une seule médaille d’or autour du cou (grâce à la karatéka Lê Bich Phuong chez les moins de 55 kg), un plan à long terme a été élaboré pour que le sport du Vietnam puisse enfin, à terme, faire partie de la cour des grands.
Ce plan, qui s’étale sur la période 2010-2020, n’a d’autre but que de donner un nouvel élan pour qu’enfin le Vietnam puisse prétendre pouvoir rivaliser avec les grandes puissances sportives de la planète. Il définit des orientations précises pour le sport de haut niveau, lesquelles devraient lui permettre d’amorcer un tournant décisif dans sa quête de notoriété au niveau mondial.


Hà Minh Thành, un tireur d’exception sur lequel le Vietnam compte beaucoup.  
Photo : Quang Nhut/VNA/CVN


Ainsi, selon cette stratégie, les SEA Games passent en second plan, au profit des ASIAD et des Jeux olympiques. Les SEA Games ne seront plus qu’une rampe de lancement pour partir à leur conquête en y faisant davantage que de la figuration.
D’ici 2020, le pays ne devra pas faire moins bien que le Top 3 du classement par nations des SEA Games, ce tout en visant le top 14 et mieux des ASIAD ainsi qu’un maximum de sportifs qualifiés pour les JO, de sorte de revenir avec au moins une médaille du plus beau des métaux à l’issue de la plus grande des compétitions de la planète. Le carnet de route pour y parvenir est le suivant : 32 disciplines sont inscrites en priorité dont dix dans ce qui a été nommé le «groupe I» que sont l’athlétisme, la natation, l’haltérophilie, le karaté, le taekwondo, le badminton, le tennis de table, la boxe féminine, la lutte libre et gréco-romaine (catégories poids légers) et le tir.

Les SEA Games ont permis aux responsables du sport de haut niveau du pays d’avoir une vue plus globale des progrès réalisés et de ce qu’il reste à accomplir en vue des JO de Londres. Selon Lâm Quang Thành, la compétition a offert une répétition grandeur nature. Il a ainsi pu, avec les cadres et certains experts de l’éducation physique et des sports, établir un plan d’entraînement en vue des JO pour 55 sportifs spécialisés dans 14 disciplines (athlétisme, natation, escrime, tir à l’arc, rowing, etc.).
...sans négliger les nouvelles disciplines
En plus des disciplines dites classiques, de nouveaux sports, qui n’étaient autrefois que de simples loisirs sont introduits dans les compétitions ou sont en passe de l’être. Les derniers SEA Games n’ont pas échappé à la tendance, et le Vietnam a même envoyé quelques représentants, en escalade notamment.
Ces sports, qui séduisent toujours plus d’adeptes, chez les jeunes surtout, sont en plein boom dans plusieurs pays de la région comme la Thaïlande, l’Indonésie, Singapour et la Malaisie. Au Vietnam aussi, les instances dirigeantes ne restent pas insensibles à l’appel de ces nouvelles sirènes, car en plus d’être sains pour le corps et l’esprit, ces sports sont aussi un moyen de doper le tourisme.

Mais pour l’instant, ces sports sont encore en gestation, ce pour des raisons économiques et financières. En effet, les équipements nécessaires à leur pratique sont souvent onéreux, et peu de gens au Vietnam ont les moyens de se les payer. Une situation qui devrait changer, puisque des investissements devraient être consentis pour répondre aux besoins croissants de la population en matière de loisirs, mais aussi des touristes qui aiment se divertir et se «vider la tête» lorsqu’ils partent en voyage.
En 2016, le Vietnam accueillera le festival des sports de plage à Nha Trang : une belle vitrine pour le pays qui a tout pour attirer des investisseurs intéressés à la fois par le développement de ces disciplines (qu’elles soient pratiquées à haut niveau ou comme loisir) et du tourisme, l’un se mariant parfaitement à l’autre.

Dieu An/CVN


 

 

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