>>JO-2016/Natation : Hosszu au-dessus, l'Australie en trombe
La star de la natation hongroise, Katinka Hosszu, fête son titre sur 200m 4 nages aux Mondiaux, le 24 juillet à Budapest. |
C'est peu dire que les quelque 12.000 spectateurs brûlaient d'impatience à l'idée de voir leur nageuse star en finale d'un 200m 4 nages qui lui tendait les bras. La preuve, c'est la clameur assourdissante sous laquelle Hosszu (28 ans) a fait son entrée. Aucune chance que les écouteurs qu'elle avait dans les oreilles l'aient empêchée de l'entendre. "Je n'avais jamais connu une telle ambiance, ça n'a pas été facile de nager après ça", a-t-elle reconnu.
"Je m'entraîne dans cette piscine depuis qu'elle a ouvert, j'avais essayé de l'imaginer pleine, de m'y préparer. Mais je pense qu'on ne peut pas être préparé à une telle atmosphère. C'était juste fou", a expliqué Hosszu.
Attendue par tout un pays, "Iron Lady" (la "Dame de fer") - son surnom pour sa propension à multiplier les courses tout au long de l'année - a tenu sous le poids de la pression. La championne olympique en titre s'est imposée en 2 min 07 sec et a coiffé la couronne mondiale de l'épreuve pour la troisième fois consécutive.
« Dur de trouver les mots »
"C'est dur de trouver les mots pour décrire ce que je ressens. C'est comme si c'était ma première victoire", a-t-elle estimé.
Au bord du bassin, le Californien Shane Tusup, à la fois mari, entraîneur et agent, a dansé d'un pied sur l'autre pendant presque toute la course avant, enfin, d'exulter, les bras levés alternant avec les violents coups de poing sur la poitrine.
Pour se préserver, Hosszu avait renoncé à nager les demi-finales du 100m dos, programmées une demi-heure avant le 200m 4 nages.
La Hongroise Katinka Hosszu lors de la finale du 200m 4 nages, le 24 juillet |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ses chances de faire de nouveau rugir de joie le public hongrois n'en sont pas pour autant éteintes puisqu'elle est inscrite dans quatre autres épreuves individuelles : 200m, 200m dos, 200m papillon et 400m 4 nages.
Charge à elle de se remettre de l'émotion qui l'a gagnée une fois montée tout en haut du podium, la médaille d'or autour du cou.
Eux aussi étaient attendus, ils n'ont pas failli : le Britannique Adam Peaty a conservé le titre du 100m brasse (57.47), un an après l'or olympique de la spécialité. Dans la foulée, la Suédoise Sarah Sjöström s'est offert un troisième sacre consécutif sur 100m papillon (55.53), son quatrième au total sur la distance.
Mais ni l'un ni l'autre n'ont amélioré le record du monde déjà en leur possession. La veille, Sjöström avait retranché 35 centièmes à celui du 100m au départ du relais 4x100 m.
Cini et c'est tout
Après deux jours de compétitions, et cinq départs pris, les Bleus n'ont eux qu'une seule demi-finale à se mettre sous la dent, celle de Mathilde Cini, 15e temps du 100m dos (1:00.44), record personnel à la clé. La dossiste n'avait toutefois obtenu sa place en demi-finales qu'après le forfait de Hosszu.
Béryl Gastaldello (100m papillon dimanche 23 juillet et 100m dos), Geoffroy Mathieu (100m dos) et surtout Jérémy Stravius, sur 200m, n'ont eux pas passé le cut.
Stravius a payé sa préparation tronquée par une fracture du poignet fin décembre. Une blessure connue au ski qui l'a contraint à porter une attelle jusqu'à début mars. C'est à cette date seulement qu'il a pu reprendre un entraînement complet.
"Pendant la course, je pèche assez vite. Je pars bien (il était 2e après 100m, NDLR) mais derrière, j'ai du mal à tenir", a expliqué l'Amiénois de 29 ans. "J'ai tout donné, je n'ai pas de regret, je n'ai pas fait d'erreur, c'est mon niveau d'aujourd'hui", a-t-il reconnu.
Stravius, qui avait partagé l'or mondial du 100m dos avec Camille Lacourt en 2011, aura une seconde chance sur 50m dos en fin de semaine. Une dernière fois, il nagera face à Lacourt, qui quittera les bassins après Budapest.