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Dans la commune de Thanh Tân, district de Thanh Tri, province de Soc Trang, le couple Duong Thi Hang et Nguyên Van Diên habite une maison bien rangée somme toute confortable pour une vie à la campagne.
Sur le mur, plusieurs satisfecit sont affichés, et dans le placard, on peut voir les photos de deux jeunes filles de toute beauté. Quand le couple s’est aperçu que nous avions les yeux fixés dessus, la femme nous a indiqué en souriant : «Ce sont mes deux filles, l’aînée est étudiante en 3e année à l’université, et la 2e est en seconde. Sur le mur, ce sont leurs diplômes».
Grâce à une sensibilisation efficace, les membres du club ont compris l’utilité de ne pas faire de troisième enfant. |
Mme Hang est l’un des membres les plus actifs du club des familles ayant seulement des filles et dont les parents ont décidé de ne pas avoir de 3e enfant, à Thanh Tân. «Nos voisins nous demandent souvent pourquoi on n’essaie pas d’avoir un garçon, dans la mesure où on aurait les moyens de l’assumer. Mais deux enfants, c’est assez pour nous, même si ce sont des filles. Quand on n’a pas beaucoup d’enfants, on a plus de temps pour s’occuper d’eux et mieux les élever. En plus, mon mari et moi avons adhéré au club des familles ayant seulement deux filles, nous devons donc servir d’exemple aux autres jeunes couples», a-t-elle confié. Et son mari d’ajouter : «Depuis que je fais partie du club, j’ai beaucoup appris. J’ai compris tous les avantages qu’il y avait à en rester là : pour le portefeuille de la famille, l’équilibre du couple en cas de désaccord, et celui des enfants». Sa femme essaie d’ailleurs, à travers le club, de sensibiliser les femmes du voisinage à cette manière de penser.
Actuellement, le même genre d’association s’est ouvert dans huit districts de la province de Soc Trang. Leur création fait partie du projet d’intervention pour réduire le déséquilibre des sexes à la naissance à Soc Trang, pour la période 2011-2015.
Un club d’intérêt public
Les membres de l’association se réunissent entre une et trois fois par trimestre et sont de plus en plus nombreux. Ils échangent ensemble sur toutes ces questions, sur la démographie et ses enjeux, mais aussi sur la consultation médicale avant le mariage (qui dépiste notamment d’éventuelles maladies sexuellement transmissibles), et le tri-test prénatal et néonatal (dépistage de la trisomie 21), sur les options à envisager, ou les politiques du Parti et de l’État. Selon Nguyên Nhu Suong, présidente du club de Châu Thành, «les femmes sont mieux informées sur la santé en général, sur le soin et la prévention des maladies gynécologiques et sur les méthodes contraceptives modernes». Le nombre de membres ne fait que grandir.
Quand on n’a pas beaucoup d’enfants, on a plus de temps pour s’occuper d’eux et mieux les élever. |
Ainsi, grâce à une sensibilisation efficace, les membres du club ont compris l’utilité de ne pas faire de troisième enfant. Aucun d’entre eux n’en a. Par ailleurs, les membres du club cotisent chaque année pour une enveloppe commune qui permet d’octroyer des prêts à ceux qui ont des projets pour la famille. Selon Triêu Ngoc Mai, l’une des membres du club Phô Duoi B, «nous aussi sommes convaincus. Nous n’avons que deux filles et avons ainsi plus de temps et plus d’argent pour leur éducation». Pour l’un des responsables de l’Office provincial de la démographie et du planning familial, «ce genre de club contribue, via des personnalités respectées dans les villages, à sensibiliser notamment les couples en âge de procréer, et les agents de santé des services gynécologiques, pour limiter au maximum les actes qui vont à l’encontre de la loi naturelle de la naissance».
Un outil qui permet, à son échelle, de réduire ce déséquilibre galopant en faveur des garçons.
Diêu An/CVN