Mùa Thi Tông, une couturière H'mông à Son La

Mùa Thi Tông, une habitante du hameau de Nà Phiêng, dans la province montagneuse de Son La (Nord), a eu l’idée de commercialiser les produits de tissage de brocatelles et de confection de vêtements traditionnels.

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tenues traditionnelles.
Photo : CTV/CVN

Dans les villages H'mông de la région du Nord-Ouest, les femmes maîtrisent d’excellentes techniques de tissage de brocatelles et de confection de vêtements traditionnels. Mais comme le processus de fabrication d’une tenue est très long, Mùa Thi Tông, une habitante du hameau de Nà Phiêng, province de Son La, a eu l’idée de commercialiser ces produits. Elle a donc créé une boutique spécialisée dans le commerce de tenues ethniques pour femmes.

Les produits vestimentaires traditionnels des H'mông sont en lin, teintés d’indigo naturel, couverts d’une couche de cire d’abeille et cousus 100% à la main. Cette gamme de produits est de très bonne qualité, mais s’avère peu rentable pour les vendeurs et peu accessible aux clients. Pour fabriquer une tenue, constituée d’un chemisier, d’une jupe, d’un cache-sein et d’un turban, il faut entre 4 et 5 mois de travail minutieux, alors que les prix ne varient qu’entre 600.000 dôngs (24 euros) et 2 millions de dôngs (78 euros).

Mùa Thi Tông a beaucoup réfléchi à des solutions lui permettant de réduire le temps de travail et de s’adapter à la mode vestimentaire actuelle tout en préservant l’apparence des tenues traditionnelles. Elle a donc décidé d’utiliser des tissus synthétiques et d’industrialiser certaines étapes de production. Sa boutique a ouvert ses portes en 2019.

"Pour varier mon catalogue, je suis allée sur internet pour récupérer les modèles d’autres communautés H'mông", dit-elle.

Une tenue H'mông a beaucoup de détails et il est nécessaire de respecter un certain ordre de fabrication. Par exemple, pour confectionner un chemisier, on commence par tailler le corps, les bordures et les manches. Par la suite, il faut mettre environ deux semaines pour créer des motifs en cousant des perles et des pièces de monnaie. Enfin, il est temps de rassembler toutes les parties.

Des mains en or

Aujourd’hui, à l’aide des machines, Mme Tông peut faire davantage de tenues pendant un temps plus court. Elle arrive à vendre 25 tenues féminines pour environ 800 euros par mois. Elle reçoit aussi des commandes de femmes en provenance d’autres villages.

"L’épidémie de COVID-19 a impacté mon commerce. En raison des mesures de distanciation sociale, j’ai moins de clientes. Des événements artistiques ont également été annulés, donc je ne peux plus vendre des vêtements de scène. Mais ma boutique fonctionne quand même. Maintenant, ce sont les tenues domestiques qui marchent bien", indique-t-elle.

Entre les récoltes agricoles, Mme Tông offre des emplois saisonniers à certaines femmes de son village. Elle leur apprend des techniques nécessaires pour gagner un revenu supplémentaire. À son aide, Giàng Thi Co, une habitante du hameau de Nà Ot, est maintenant propriétaire de sa propre boutique.

"Tông est quelqu’un de très dynamique et créatif. Elle a aussi des mains en or qui fabriquent des tenues très belles et originales. Elle est aussi généreuse d’avoir partagé son savoir-faire avec les autres. Sans elle, je n’aurais jamais pu ouvrir ma propre boutique qui me rapporte une dizaine de millions de dôngs (400 euros) de bénéfice par mois", dit Mme Co.

Les actions de Mùa Thi Tông encouragent aussi les femmes H'mông à continuer de porter les tenues traditionnelles.

VOV/VNA/CVN

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