Moulage artisanal d’un tambour de bronze de 8 tonnes

Le village de fonderie de bronze de Chè Dông (province de Thanh Hoa, Nord) vient d’achever le moulage d’un tambour de 8 tonnes avec des méthodes purement artisanales. Une vingtaine de fondeurs ont travaillé dessus pendant près de dix mois.

Le village de fonderie de Chè Dông compte 22 ateliers spécialisés dans le moulage des objets en bronze selon des méthodes purement artisanales. L’atelier de Lê Van Bay, un artisan octogénaire très expérimenté, est l’un des plus connus grâce à ses moulages de reproductions de vieux tambours avec un haut souci du détail.

Le moulage.

Début 2013, M. Bay a reçu une commande pour réaliser par des techniques entièrement artisanales un tambour haut de 2,2 m, d’un diamètre de 2,7 m et d’un poids de 8 tonnes, imitant le tambour de Ngoc Lu, un des objets emblématiques de la culture de Dông Son - âge du bronze -, qui a prospéré aux IIe et IIIe siècles av. J.-C. dans le delta du fleuve Rouge.

D’après cet artisan, il s’agit sans doute du tambour le plus grand du Vietnam fabriqué selon des méthodes artisanales, et peut-être même dans le monde.

«Cet objet a été un des plus grands défis de ma carrière. J’ai accepté la demande car j’ai estimé que c’était un moyen d’affirmer ce savoir-faire légué par les ancêtres», confie-t-il.

Travail jour et nuit

Lê Van Bay raconte qu’il a dû mobiliser plus de 20 fondeurs qualifiés de plusieurs fonderies du village. Et le plus grand défi a été la fabrication du moule à base d’argile, le calcul des proportions, des détails et des motifs ornementaux, et puis la coulée du métal.

Rien que pour le moulage, l’équipe de M. Bay a travaillé pendant huit mois consécutifs, utilisant 11 tonnes de cuivre brut. Avec l’aide d’une grue, l’équipe a consacré une journée entière à la coulée du métal en fusion dans le moule, l’étape jugée la plus difficile. Lors de ce processus, s’est produit un petit incident : une fêlure dans le moule qui a entraîné la fuite du liquide. Mais M. Bay l’a traité à temps. Après un mois de refroidissement a commencé l’étape de finition, à la main.

L’étape de finition, à la main.

Selon M. Bay, une reproduction réussie doit satisfaire plusieurs critères, dont la fidélité du son et des détails par rapport au modèle initial. Les détails des ornementations ont vraiment été le gros défi pour les artisans car le tambour de Ngoc Lu a un «décor» particulièrement riche. Sa partie supérieure met en scène des animaux et des humains, avec des motifs géométriques ou arrondis. On y voit notamment des dessins d’hommes jouant du tambour ou battant le riz, des images d’oiseaux et d’animaux (chevreuils, calaos, grues à aigrettes), etc.

«Si l’on évalue cette reproduction en se basant sur le plan esthétique, je pense que la fidélité a atteint 60%. Concernant le son, je peux affirmer qu’elle est de 100%», conclut M. Bay.

Linh Thao/CVN

 

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