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La judoka française Sarah-Leonie Cysique s'effondre après sa défaite contre la Brésilienne Rafaela Silva pour le match pour le bronze dans la catégorie -de 57 kg au Championnat du monde à Tokyo, le 27 août. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Si, comme pour Mélanie Clément (-48 kg) et Amandine Buchard (-52 kg) auparavant, le podium s'est dérobé de justesse sous les pieds de Cysique, qui dispute à 21 ans ses premiers Mondiaux, la jeune judoka s'est cependant distinguée dans la course au sésame olympique. Une catégorie où ça se bouscule côté français, avec Hélène Receveaux, à peine de retour d'une fracture du talon et stoppée elle dès le deuxième tour, mais aussi Priscilla Gneto et Automne Pavia, pas sélectionnées pour le rendez-vous tokyoïte.
"Elle a fait une superbe journée. Elle a rencontré des gros morceaux. C'est une cinquième place prometteuse et intéressante pour l'avenir. C'est sur ce type de performances que Sarah va construire sa carrière", estime Stéphane Traineau, le directeur des équipes de France.
"Elle a montré qu'elle était très proche des meilleures de la catégorie", salue son entraîneure à l'Insep Lucie Décosse au micro de la chaîne L'Équipe.
"Je me dis que c'est faisable, que je n'étais vraiment pas loin, je suis très triste mais je vais m'en remettre et me remettre au boulot. Je me dis que c'est quand même très bien, je suis assez contente de moi", oscille Cysique, entre larmes et sourire. "Je me sentais assez bien, dans ma tête et physiquement. J'étais vraiment très sûre de moi, bien prête à combattre."
"Après ma non-sélection pour les Championnats d'Europe (fin juin à Minsk, où seule Gneto avait été retenue, ndlr), je pensais que j'avais perdu ma chance, on m'en a donné une autre et je me suis dit qu'il fallait que je leur prouve qu'ils n'ont pas eu tort", explique la vice-championne du monde juniors et championne d'Europe juniors 2018.
Trois sur six
Victorieuse de ses trois premiers combats, Cysique s'est ensuite inclinée une première fois en quarts de finale, contre la future championne du monde, la Canadienne Christa Deguchi (ippon), puis dans son combat pour une troisième place, face à la championne olympique en titre, la Brésilienne Rafaela Silva, seulement par waza-ari.
Entre les deux, elle a dominé la championne d'Europe 2018 et vice-championne d'Europe 2019, la Kosovare Nora Gjakova, par ippon.
Si les judokas françaises accumulent les cinquièmes places sur les tapis nippons, c'est moins brillant côté messieurs. Aucun des quatre premiers engagés n'a atteint les quarts de finale, qui ouvrent la voie vers les médailles.
La judokate française Clarisse Agbegnenou (droite) lors de son combat victorieux contre la Britannique Alice Schlesinger lors de la finale des Jeux européens de Minsk, en Biélorussie, le 23 juin. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Son décuple champion du monde Teddy Riner faisant l'impasse sur les Mondiaux-2019, le judo tricolore compte sur son autre collectionneuse d'or, Clarisse Agbegnenou, pour débloquer son compteur mercredi 28 août. Vice-championne olympique 2016 et invaincue depuis vingt mois, Agbegnenou a l'occasion de devenir, à 26 ans, la première judoka française quadruple médaillée d'or mondiale (devant Décosse, Emane et Deydier, couronnées trois fois).
Sur ses terres, le Japon a lui conquis son troisième titre de la compétition - sur six attribués jusque-là - grâce à l'irrésistible Shohei Ono (27 ans), victorieux de ses six combats par ippon et désormais triple champion du monde en -73kg (2013, 2015 et 2019), lui qui n'avait plus participé aux Mondiaux depuis quatre ans. À un an des JO-2020 dans la capitale nippone, un scénario idéal, qu'il a toutefois accueilli sans aucune émotion apparente.
Sacrée en -57 kg, Deguchi a elle marqué l'histoire du judo canadien en lui offrant, à 23 ans, la toute première couronne mondiale de son histoire en venant à bout en finale de la Japonaise Tsukasa Yoshida, championne du monde sortante et N°1 mondiale, dans le golden score (waza-ari).
Deguchi, qui a grandi et vit toujours au Japon, ne combat plus pour son pays natal mais pour celui de son père canadien depuis deux ans.