Mondiaux d'athlétisme : Warholm maître des haies

Pas de record du monde mais le doublé pour Karsten Warholm : le Norvégien est resté maître du 400 m haies aux Mondiaux de Doha lundi 30 septembre au terme d'une course qui n'est pas allée aussi vite qu'espéré, mais qui a logiquement consacré le hurdleur le plus impressionnant de la saison.

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Le Norvégien Karsten Warholm après la victoire au 400 m haies aux Mondiaux de Doha le 30 septembre. 

On attendait une finale d'anthologie et un affrontement peut-être historique entre Karsten Warholm, l'Américain Rai Benjamin et le Qatarien Abderrahman Samba, trois hommes qui font souffler un vent nouveau sur une discipline longtemps en sommeil. Mais le dénouement n'a pas été à la hauteur d'un point de vue chronométrique et le vieux temps de référence de Kevin Young (46 sec 78 en 1992) n'a pas été battu.

Qu'importe pour Warholm, vainqueur en 47 sec 42, qui aura tout de même réussi le tour de force de sauvegarder son titre de 2017 face à deux rivaux de très gros calibre. À seulement 23 ans, celui qui a amélioré à trois reprises le record d'Europe en 2019, porté à 46 sec 92 le 29 août à Zürich, est l'incontestable patron du 400m haies.

Il fallait le voir se motiver avant le coup de feu en se tapant violemment la figure, les cuisses et en poussant de grands cris à l'annonce de son nom par le speaker. Le facétieux Viking, 2e performeur de l'histoire, n'était pas venu pour rigoler et n'a surtout pas plié face à la pression qui a peut-être inhibé ses deux adversaires.

Départ supersonique 

Auteur d'un départ supersonique comme à son habitude, le Norvégien a survolé les débats devant un Benjamin lui aussi très bien parti mais incapable de tenir la cadence dans la dernière ligne droite (47 sec 66). À 22 ans, l'Américain, également descendu sous les 47 secondes cette saison, aura l'occasion de se refaire.

Pour Samba, par contre, qui rêvait d'une apothéose à la maison, la désillusion est immense mais le Qatarien, né en Arabie saoudite d'un père mauritanien et d'une mère saoudienne puis naturalisé en 2016, a sans doute été handicapé par ses récentes blessures (hanche, cuisse), lui qui n'avait plus couru depuis le 12 juillet avant les Mondiaux. Il se contente du bronze (48 sec 03), très loin de Warholm.

Le Norvégien n'a pas été le seul à rester au sommet lundi soir 30 septembre. À la hauteur dames, la reine Mariya Lasitskene a été poussée dans ses derniers retranchements par une jeune Ukrainienne d'à peine 18 ans, Yarsolava Mahuchikh. Mais la Russe s'en est encore une fois sortie, s'adjugeant sa 3e couronne mondiale au nombre d'essais (2,04 m).

Les deux courses de demi-fond (5.000 m et 3.000 m steeple dames) ont été les autres moments forts de la soirée. Dans un stade acquis à leur cause, les Ethiopiens et les Kényans se sont partagés les lauriers. Le 3.000 m steeple a été à sens unique avec le premier grand titre décroché par la détentrice du record du monde, la Kényane Beatrice Chepkoech (8 min 57 sec 84), en tête de bout en bout avec une marge énorme sur l'Américaine Emma Coburn (9 min 02 sec 35), sacrée il y a deux ans.

Suspense 

La suspense a été en revanche intense sur 5.000 m, les Éthiopiens faisant le spectacle pour mater la fratrie norvégienne des Ingebrigtsen. Et à ce petit jeu, c'est encore Muktar Edris qui s'est distingué en s'offrant un magnifique doublé (12 min 58 sec 86) devant son compatriote Selemon Barega (12 min 59 sec 70), deux ans après avoir détrôné le roi Mo Farah à Londres.

Le Norvégien Karsten Warholm au 400m haies aux Mondiaux de Doha le 30 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Alors que l'ambiance était jusque-là moribonde au Khalifa stadium, les colonies éthiopienne et kényane présentes en nombre en tribunes ont réveillé l'enceinte comme jamais depuis le début de la compétition. Un petit pied de nez aux responsables de la Fédération internationale (IAAF), qui ont décidé de faire disparaître le 5.000m du programme de la Ligue de diamant la saison prochaine.

Enfin pour le premier 800 m dames d'un grand championnat disputé depuis la mise en place du règlement sur les athlètes hyperandrogènes, c'est l'Ougandaise Halimah Nakaayi (1 min 58 sec 04) qui a succédé à la grande absente de ces Mondiaux, la Sud-Africaine Caster Semenya.

AFP/VNA/CVN

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