Mondial de rugby : l'Angleterre, maître étalon pour le XV de France

Loin de compter pour du beurre, le dernier match de poule du XV de France, samedi 12 octobre face à l'Angleterre à Yokohama, lui permettra, après des performances inachevées, de se jauger face à l'un des favoris de la Coupe du monde en vue des quarts de finale.

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Le talonneur anglais Luke Cowan-Dickie marque un essai lors du match de poules du Mondial face à l'Argentine, à Tokyo, le 5 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

D'un point de vue strictement factuel, le "Crunch" décidera du vainqueur de la "poule de la mort" (C), et donc de l'adversaire dont hériteront les Bleus, à Oita (Sud), pour le début de la phase finale.

Une victoire et ils affronteront, le 19 octobre, probablement l'Australie, vice-championne du monde en titre contre qui les deux dernières rencontres ont été extrêmement serrées (victoire 29-26 en novembre 2014, défaite 25-23 deux ans plus tard).

Une défaite (ou un nul) et ils défieront le lendemain a priori le pays de Galles, auteur du Grand Chelem dans le dernier Tournoi des six nations. Après avoir estoqué en ouverture le XV de France, au Stade de France (24-19), en remontant un débours de seize points au terme de la première période (16-0), qui demeure, avec celle disputée contre l'Argentine en ouverture du Mondial (23-21, 20-3 à la pause), la plus aboutie des Bleus de ces deux dernières années.

"Envie de nous tabasser" 

Ces derniers peuvent-ils dès lors, en se faisant l'avocat du Diable, choisir leur adversaire, si tant est qu'ils soient en mesure de le faire sur le terrain ?

Ce serait avoir le choix entre la peste ou le choléra, selon Rabah Slimani: "Les deux, c'est du lourd. A choisir je ne prends aucune des deux."

Le troisième ligne aile Charles Ollivon attrape le ballon lors du match de poules du Mondial face aux Tonga, à Kumamoto, le 6 octobre. 

"Oui on peut choisir, mais venez avec nous sur le terrain et on verra !" embraie Charles Ollivon.

Si l'encadrement a le pouvoir de décider de ménager ou non, contre le XV de la Rose, certains titulaires en vue du quart de finale, les joueurs, sur le terrain, ne peuvent eux se permettre de mettre le frein à main. D'autant plus face aux Anglais.

"Un match de Coupe du monde, un "Crunch", on ne peut pas le négliger" estime ainsi Ollivon, rejoint par Slimani: "Eux ont envie de nous tabasser, nous aussi. Tu ne peux pas faire l'impasse sur un match comme ça."

Et d'autant plus que les Bleus sont revanchards après avoir été étrillés à Twickenham (44-8) en février dans le Tournoi.

"Ce Crunch est très important pour le groupe et les milliers de supporters qui nous suivent au Japon. On veut se racheter de notre mauvaise performance contre eux lors du Tournoi. Aujourd'hui, on n'a peur de personne" lance Grégory Alldritt.

Intensité et jeu au pied 

Surtout, une défaite dans de telles proportions, au-delà de briser la série en cours de quatre succès (inédite depuis 2015), constituerait une bien mauvaise préparation dans l'optique du quart de finale. Et ferait ressurgir le spectre du Mondial-2015, où la nette défaite face à l'Irlande (24-9) lors du dernier match de poules, précéda de six jours la raclée historique (62-13) face aux All Blacks en quarts de finale.

"Il ne faut pas se dire +on est en quarts, on va y aller tranquille et on verra+. Car si on laisse aller et qu'on arrive en quarts les mains dans les poches ça va être compliqué. On est des compétiteurs, on est là pour gagner des matches" reconnaît Slimani.

"On ne peut pas partir dans l’esprit d’en prendre 50 (points), se dire que ce ne serait pas grave car on est en quarts. Ce n’est pas possible. La meilleure façon de préparer le quart c'est de faire un gros match contre l’Angleterre" abonde Sofiane Guitoune.

Des Anglais qui "vont proposer la même intensité" que les Gallois et les Australiens, selon Poirot.

Et si les Bleus croisent ensuite le XV du Poireau, affronter les artilleurs anglais Ben Youngs, George Ford et Owen Farrell constituerait une répétition grandeur nature avant d'être soumis au feu des archers gallois et de leurs missiles sol-air.

Pluie de chandelles et de coups de pied rasants sont en effet à prévoir, secteur historiquement faible du XV de France, qui devra également hausser le curseur dans les rucks et gommer ses nombreuses fautes de main au risque d'offrir des munitions de contre-attaque à l'adversaire. Qu'il soit anglais, gallois ou australien.

AFP/VNA/CVN

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