>>XV de France : des coupures de courant intempestives
Les joueurs de l'équipe de France avant le match contre les États-Unis, le 2 octobre à Fukuoka. |
Les Bleus vont finir par bien connaître Kyushu, la plus méridionale des quatre îles principales du Japon, entre Kumamoto, où ils ont élu résidence depuis le 23 septembre, Fukuoka, où ils ont peiné pendant une heure pour battre les États-Unis (33-9) et Oita, où les attend un probable quart de finale contre le pays de Galles ou l'Australie le 19 ou 20 octobre.
Ils connaissent donc le piège de cette zone à climat subtropical : une forte humidité, qui a transformé en véritable savonnette (18 ballons perdus !) le ballon du match contre les Américains. Dimanche 6 octobre, l'humidité est retombée à Kumamoto (40%) mais il faiJe ssait encore chaud à deux heures du coup d'envoi (28°C), sous un franc soleil qui pourrait légèrement se voiler au moment du coup d'envoi.
L'horizon des Bleus est lui dégagé: ils peuvent rejoindre dans le tableau final l'Angleterre, premier qualifié samedi 5 octobre après un large succès sur l'Argentine vite réduite à 14 (39-10). Cela a bien arrangé les Français, qui n'ont besoin que d'un match nul - ou une défaite avec double bonus - pour éliminer les Pumas et s'offrir une "finale de poule" face au XV de la Rose samedi 5 octobre à Yokohama, dans la banlieue de Tokyo.
Faire moins de fautes
Sortir de la "poule de la mort" serait déjà un aboutissement en soi pour le XV de France, abonné aux désillusions ces dernières années et que guettait le péril d'une élimination inédite au premier tour. Mais cela ne cache pas ses performances en demi-teinte face à l'Argentine (23-21) et aux Eagles, avec un défaut récurrent : l'indiscipline.
"On travaille dessus", a répondu Jefferson Poirot, capitaine pour la 3e fois en l'absence dans le XV de départ du talonneur Guilhem Guirado, remplaçant de Camille Chat. "Contre les États-Unis, on a fait beaucoup moins de fautes (10, que contre l'Argentine, 15), on y travaille, on va essayer de remédier à ce problème. Cela se fait match après match", a positivé le pilier gauche.
Le compteur à pénalités, que le pays de Galles, possible adversaire des Bleus en quarts, avait gardé au plus bas pour réussir le Grand Chelem dans le Tournoi des six nations, sera donc particulièrement scruté. "J'espère que contre les Tonga on sera beaucoup plus disciplinés et, si on veut voir plus loin, encore plus", espère Poirot.
Série inédite
Son équipe ne peut toutefois pas se permettre de se projeter aussi loin, ni même de penser à l'Angleterre : le souvenir de la défaite face aux Fidji (21-14) en novembre est encore présent, tout comme celui du revers surprise face aux mêmes Tonga lors du Mondial 2011 (19-14). Et depuis 2015, jamais les Français n'ont su aligner trois succès, série en cours...
Pour passer la quatrième (en comptant le succès contre l'Italie en préparation), il faudra donc de la discipline, du mieux en conquête, en mêlée fermée et sur les ballons portés, mais aussi plus de lucidité : contre les Américains, après deux essais marqués grâce au jeu au pied, les Bleus sont retombés dans leurs travers en jouant à la main un ballon pourtant glissant.
"On va essayer d'être juste dans tous les secteurs", promet Poirot, qui espère voir ses troupes, déjà amputées de quatre joueurs (Fofana, Bamba, Mauvaka, Ramos) depuis leur arrivée au Japon, sortir indemnes du rude affrontement promis. "C'est une équipe très lourde et dense, il faut s'attendre à ce que ça +tape+. Ils ont des joueurs puissants. Il faudra répondre dans ce secteur", prévient le deuxième ligne Sébastien Vahaamahina. Le cahier des charges est connu pour un aller-retour vers Kyushu.