Mondial de hand : Krumbholz, une probable der déjà dorée

Une dernière ligne droite déjà bien balisée : Olivier Krumbholz s'est paré dimanche 17 décembre d'un nouvel or mondial pour son ultime saison annoncée à la tête de l'équipe de France féminine, qu'il a sortie des tréfonds il y a quinze ans pour la mener au sommet du handball.

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Olivier Krumbholz après le titre mondial à Herning, Danemark le 17 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après les titres mondiaux de 2003 et 2017, cette troisième étoile décrochée contre la Norvège (31-28) à Herning (Danemark) vient garnir une armoire à trophées que complètent le sacre à l'Euro-2018 et la médaille d'or aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021.

Krumbholz espère y ajouter un deuxième titre olympique, dans sept mois à Paris, avant de tirer sa révérence à l'âge de la retraite - il fêtera ses 66 ans le 12 juillet. "Après les JO de Paris 2024, j'arrête", a-t-il annoncé en septembre 2022.

Dans l'immédiat, interrogé dimanche soir sur son son cas personnel après ce nouveau succès, il a répondu, sourire en coin : "Ça va très bien. Si vous me demandez mon sentiment, je n'ai jamais douté que j'étais un grand coach. Je suis à l'aise, je vois arriver la fin avec sérénité. Je manage, j'essaie de manager intelligemment et je pense que je m'en sors pas trop mal."

La possibilité existe de le voir jouer les prolongations (l'Euro a lieu dès décembre 2024) afin de laisser à son remplaçant (ou sa remplaçante) le temps de se libérer de ses obligations, ou à la Fédération française de trouver le bon profil pour lui succéder. Une hypothèse "pas privilégiée mais pas exclue", indique le directeur technique national Pascal Bourgeais.

Krumbholz, lui, accepterait de repousser de quelques mois son départ si cela lui était demandé : "J'ai toujours été au service de la fédération, ce n'est pas dans mon intention de la mettre en difficulté si proche de la sortie", déclarait-il ainsi à l'AFP avant le Mondial.

"Macho gueulard"

Le Lorrain, joueur international dans les années 1980 (9 sélections), puis, passé entraîneur, quintuple champion de France à la tête des Messines, guide depuis 1998 une sélection prise en bas de l'échelle mondiale pour en faire l'une des tout meilleures: depuis son retour début 2016, les Bleues ont seulement manqué les demi-finales d'une compétition internationale au Mondial-2019.

Car Krumbholz, marié à une ancienne internationale (Corinne), a vécu une parenthèse d'un peu plus de deux ans loin de l'équipe de France : parti en septembre 2013, il est rappelé en janvier 2016 pour remplacer Alain Portes.

L'entraîneur à l'image de "macho gueulard" des débuts, "caractère novateur et rigoureux, mais très dur", décrit il y a quelques années par Philippe Bana, actuel président de la Fédération, a progressivement mis de l'eau dans son vin - dont il est un grand amateur.

Raphaëlle Tervel, ailière gauche des championnes du monde 2003, se souvient pour l'AFP d'un Krumbholz "très directif", capable d'éruptions de colère: "C'était +plus je t'en fous et plus j'attends que tu réagisses+, un mode de management qui correspondait au début des années 2000 mais plus à aujourd'hui."

Le contraste est saisissant avec ce Mondial où Krumbholz n'a pas remonté les bretelles de ses joueuses, selon elles, après la première période complètement manquée contre l'Angola en ouverture (30-29 score final).

"Sérénité"

Olivier Krumbholz au Mondial à Trondheim, Norvège, le 17 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Non, je n'ai pas fait de retraite chez les moines bouddhistes", s'est amusé samedi Krumbholz, qui aime distiller bons mots, proverbes et anecdotes devant les médias, dont il est un bon client.

"C'est un ensemble de choses qui fait que j'essaie d'apporter de la sérénité, sinon ça ne sert à rien d'avoir un entraîneur expérimenté", ajoutait-il, lunettes bleues surmontant une carrure imposante.

Les joueuses ne voient cependant pas en lui un maître zen. "Ah non je ne dirais pas ça", s'esclaffe Chloé Valentini. "Il est anxieux non ? Il s'est peut-être calmé par rapport à avant, mais de là à être zen, non. Vous ne le répéterez pas hein ?", poursuit en riant l'ailière gauche.

La capitaine Estelle Nze Minko, internationale depuis près de dix ans, va dans le même sens : "Zen, on ne va pas non plus pousser... Mais on ne recherche pas non plus un Olivier zen, on veut un Olivier... Olivier. Je pense qu'il a confiance en nous."

Krumbholz dit prendre "beaucoup de plaisir à travailler avec" ce groupe, qui participe à l'élaboration des tactiques : "Ça marche très bien à partir du moment où les filles préparent bien leur match: chacun sa place et une place pour chacun." Et une place pour les Bleues au sommet du handball mondial.

AFP/VNA/CVN

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