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L'attaquant de la Colombie, Radamel Falcao, salue les supporteurs lors d'un match exhibition, le 25 mai à Bogota. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Buteur historique de l'équipe de Colombie et un des attaquants les mieux payés de la planète, le joueur de l'AS Monaco compte prendre sa revanche après la dramatique blessure au genou qui l'avait privé du Mondial-2014 au Brésil alors qu'il était à l'apogée de sa carrière.
Falcao sera l'une des stars du Mondial russe près de trois décennies après avoir pris une décision déterminante: opter pour le foot au lieu du baseball.
"J'avais un grand potentiel à cette époque car je jouais très bien et très vite, et si j'avais continué, j'aurais pu aller très loin dans ce sport. Mais j'ai le football dans le sang", a expliqué le capitaine de la sélection colombienne au site UEFA.com en 2017.
Il avait quatre ans quand sa famille, les Garcia Zarate, partent s'installer au Venezuela, suivant l'étoile footballistique du père, Radamel Garcia, recruté par le Deportivo Tachira.
Avec le sport dans les gènes, le "Tigre de Santa Marta" --surnom lui venant de la ville caribéenne qui l'a vu naître il y a 32 ans-- passait son temps entre battes et gants.
Cœur partagé
Il s'entraînait au baseball les samedi et dimanche matin, passant les après-midi à taper dans un ballon: à ses débuts à l'Union Athlétique de Tachira, son premier club, il marque quatre buts, raconte sa mère Juana Zarate. "L'influence du baseball au Venezuela était très forte. Les copains à l'école de football portaient des gants et s'échauffaient en se lançant des balles", ajoute-t-elle.
Le cœur de Falcao se partageait entre les buts du Néerlandais Marco van Basten, le championnat mondial de baseball de 1994 et les exploits des joueurs vénézuéliens alors dans la ligue américaine.
"El Tigre", l'idole des supporters colombiens. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
La carrière de son père mène la famille à Merida, ville de l'ouest vénézuélien. A sept ans, Falcao est convoqué pour une pré-sélection au niveau de l'État du même nom. "Il s'en est sorti très, très bien", se souvient sa mère. Avec le succès, les amis de Radamel père ont commencé à le taquiner sur son rejeton. "Ils lui disaient qu'il allait changer de sport, mais lui répondait que Falcao se consacrait au football", ajoute-t-elle.
Dans les années 90, la faiblesse du foot vénézuélien était connue dans toute la région et ne promettait pas un avenir brillant. "Mon père (...) a décidé que nous devions rentrer en Colombie et que je devais me concentrer uniquement sur le football", raconte le "Tigre", qui l’accompagnait dans les stades.
Le début de la légende
Ainsi, les Garcia Zarate ont atterri à Bogota en 1996. "Je disais aux joueurs des équipes dont je faisais partie: +Lui, il va me sauver+. Et maintenant quand je retrouve des copains de cette époque, ils me disent +Regarde où il est arrivé+", a raconté Radamel père.
Le nom de Radamel Falcao Garcia commence à se faire entendre sur les stades de la capitale colombienne. À dix ans, il se fait remarquer au sein de La Gaitana, une équipe de Bogota. De là, il passe à Fair Play, une école d'inspiration évangélique dirigée par l'Argentin Silvano Espindola.
Contre l'avis de sa mère, en août 1999, âgé d'un peu plus de 13 ans, il débute comme professionnel au Lanceros de Boyaca, équipe de la 2e division colombienne. Quelques mois plus tard, il part en Argentine pour passer des tests avec le mythique River Plate.
Là-bas, il devient une idole. Puis il traverse l'océan pour triompher à Porto dans le Championnat portugais et ensuite à l'Atlético Madrid.
Blessé à quelques mois du Mondial-2014, après avoir signé à Monaco, il effectue sa convalescence aux États-Unis où il retrouve le baseball et renaît de ses cendres pour diriger une sélection colombienne avide de victoires. "Le plus grand apport du baseball pour Falcao a été psychologique parce qu'il a appris à gérer l'espace et la vitesse", dit sa mère.
Presque 300 buts à son actif en témoignent. Et les stades russes lui donneront sans doute raison d'avoir un jour choisi la voie du ballon rond.