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Le milieu des Bleus Thomas Lemar (gauche), auteur d'un doublé face aux Pays-Bas dans le cadre du Mondial-2018 au Stade de France, le 31 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le 31 août est resté comme une très belle journée pour le foot français : les hommes de Didier Deschamps ont retrouvé le chemin vers la Coupe du monde russe en signant leur performance la plus éclatante dans ces éliminatoires, et leur prodige Mbappé, à peine transféré de Monaco au PSG, a inscrit son premier but en sélection, pour sa cinquième cape.
Journée faste, car dans le même temps, la Bulgarie battait la Suède (3-2), assorti - ironie de l'histoire - d'un but signé Kostadinov. Ce qui a permis aux Français de reprendre la première place avec trois points d'avance sur les mêmes Scandinaves qui les avaient surpris en juin (2-1).
Les Bleus disposent d'un calendrier favorable en vue de l'unique place directement qualificative, avec la réception du modeste Luxembourg dès dimanche à Toulouse, puis un voyage en Bulgarie et la réception du Belarus.
La Suède, elle, a encore un match à domicile (face au Luxembourg) et surtout deux déplacements, au Belarus et aux... Pays-Bas.
Après une saison en demi-teinte où le leader offensif des Bleus était passé à côté des grands matches, on a retrouvé Griezmann, blonds cheveux mi-longs au vent. Alerté par Sidibé, il s'est appuyé sur Giroud pour s'infiltrer dans la surface, ajuster son plat du pied et battre Cillessen (14e).
Dans les minutes suivantes, "Grizou" s'est sacrifié pour enrayer une contre-attaque adverse et a écopé d'un carton jaune (17e). Une manière de prendre ses responsabilités, en patron. Et il a offert une passe décisive à Lemar.
Lemar récompensé
La domination française était flagrante en première première, où le jeu s'est quasiment cantonné dans la moitié oranje, même si les Bleus ne parvenaient pas à concrétiser cette mainmise en occasions nettes.
C'était moins caricatural en seconde période, mais l'exclusion de Strootman (62e) a fait basculer le match vers une démonstration se traduisant sur le tableau d'affichage.
"C'est une grosse satisfaction de voir une équipe de France collectivement aussi bien", s'est félicité Didier Deschamps. "L'objectif avec mon équipe de départ était de metre pression et intensité et les obliger à défendre. Les Pays-Bas sont performants quand ils ont le ballon, et ils l'ont eu très peu, on a obligé leurs joueurs offensifs à défendre continuellement".
Les joueurs expérimentés appelés à la rescousse côté néerlandais n'ont pas vraiment fait le travail. Robben n'a guère pesé, privé de ballon, plaçant mal sa tête (69e) et trouvant la barre (90e) sur les deux seules occasions nettes de son équipe; Sneijder n'a guère couru, remplacé à la pause, et Van Persie, rentré au bout d'une grosse heure de jeu, est resté fantomatique.
Ces Pays-Bas-là étaient plus proches des grands absents de l'Euro-2016 que des beaux 3e du Mondial-2014.
Le débat du coup de froid suédois s'était focalisé sur les ailes occupées par Sissoko et Payet. Coman et Lemar les ont remplacés à leur avantage.
Lemar ? C'était sa deuxième titularisation seulement en Bleu (6e sélection), mais le subtil Monégasque donnait l'impression d'être là depuis longtemps. Sa prestation aboutie s'est couronnée de ses deux premiers buts en Bleu : le but du 2-0, celui de la délivrance pourle Stade de France, d'une belle demi-volée du gauche (73e), puis un simple ballon poussé dans les cages sur une offrande de Griezmann (88e).
Dès sa roulette zidanesque (14e), il a déployé son sens du jeu vers l'avant et la justesse de ses passes, pour une intégration réussie dans le collectif.
Le gaucher, qui a affolé le dernier jour du mercato, a précisé sur TF1 : "Pour l'instant je suis monégasque et ça se passe très bien".
Mbappé, première
Mbappé, entré pour le dernier quart d'heure à la place de Giroud, a soulevé les clameurs du public à chaque touche de balle, tentant des gestes de classe et une frappe (80e), et marquant à 18 ans d'une frappe sans contrôle pour donner au match des allures de gala (90e+1), le jour où il est devenu le joueur français le plus cher de l'histoire (transfert estimé à 180 M EUR).
Coman, sans être décisif, a souvent mis le feu sur son aile, tout en vitesse et élimination, mettant au supplice son vis-à-vis Blind, et quelques-uns de ses centres auraient pu mériter meilleur sort.
Si Deschamps a conservé son 4-4-2, il a préféré Kanté au détriment de Matuidi pour épauler Pogba, qui a fait du Pogba. Et Kanté a brillé dans les tâches obscures, d'interceptions en jaillissements, dans ce registre qui l'a fait élire meilleur joueur du Championnat d'Angleterre la saison dernière.