Migrants : les ONG appellent à ne pas se tromper de cible

Plusieurs ONG engagées dans le secours des migrants au large de la Libye ont vivement dénoncé mardi 4 jillet l'idée d'un "code de conduite" à leur encontre, assurant que les ministres l'ayant proposé se trompaient de cible.

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Des migrants attendant de débarquer de l'Aquarius, navire de secours des ONG S.O.S. Méditerranée et Médecins Sans Frontières, à Salerne, en Italie, le 26 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

En préambule d'un plan en six point qui doit être soumis jeudi 6 juillet à Tallinn aux 28 membres de l'UE, les ministres français, allemand et italien de l'Intérieur annoncent "travailler à un code de conduite pour les ONG" pour "améliorer la coordination" en Méditerranée centrale.
Depuis 2015, jusqu'à une douzaine de navires humanitaires privés patrouillent au large de la Libye, et leur rôle prend de l'ampleur : selon les gardes-côtes italiens, ils ont réalisé 26% des opérations de secours en 2016 et 35% cette année, aux côtés de navires italiens, européens et commerciaux.
Profitant de leur présence au plus près des eaux libyennes, les passeurs ont commencé l'année dernière à envoyer des embarcations toujours plus fragiles et surchargées sans même plus se préoccuper de fournir aux migrants de l'eau, du carburant ou un téléphone satellitaire pour les appels de détresse.
Interrogées par l'AFP, plusieurs ONG se sont refusées à tout commentaire avant d'avoir vu le code de conduite. "Nous sommes très perplexes parce que nous travaillons déjà sous la coordination des autorités italiennes", a ainsi expliqué l'ONG maltaise Moas.
"Il y a déjà un code de conduite en place, cela s'appelle le droit maritime international", a déclaré à l'AFP Ruben Neugebauer, porte-parole de l'ONG allemande Sea-Watch.
Ce code de conduite, "c'est de la poudre aux yeux, pour ne pas affronter le problème réel : c'est l'UE qui devrait procéder aux secours en mer, pas les ONG", a tempêté Loris De Filippi, président de MSF-Italie. "Si l'on oblige les ONG à se retirer, il y aura plus de morts, plus de drames. Si c'est cela qu'ils veulent, il faut avoir l'honnêteté de le dire".
Entendu début mai à Rome par une commission parlementaire enquêtant sur les ONG de secours en mer, l'amiral Vincenzo Melone, responsable des gardes-côtes italiens, s'était lui-même emporté.
"Nous sommes face à une tragédie aux dimensions invraisemblables", avait-il rappelé. Depuis 2014, les gardes-côtes italiens ont coordonné les secours apportés à plus de 590.000 migrants, tandis que plus de 14.000 autres sont morts ou ont été portés disparus. Mais "la solution n'est pas en mer", avait-il insisté, saluant l'aide des ONG.

AFP/VNA/CVN

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