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Patrouille de police au pied de la Tour Eiffel. |
La prolongation de l’état d’urgence jusqu’au 1er novembre est d’abord examinée par le Sénat mardi après-midi 4 juillet, après le discours de politique générale du Premier ministre Édouard Philippe. Elle doit être définitivement adoptée jeudi 6 juillet par l’Assemblée nationale.
"Je rétablirai les libertés des Français en levant l’état d’urgence à l’automne, parce que ces libertés sont la condition de l’existence d’une démocratie forte", a fait valoir lundi 3 juillet Emmanuel Macron devant le parlement réuni en Congrès, rappelant que les deux chambres seraient appelées à voter des mesures nouvelles contre le terrorisme.
Celles-ci feront partie d’un projet de loi "renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme", qui prendra donc le relais de l’état d’urgence et pérennisera certaines mesures exceptionnelles en les inscrivant dans le droit commun.
Le gouvernement a dû amender le texte sur la prolongation de l’état d’urgence qu’il a déposé au Sénat après la censure par le Conseil constitutionnel d’une de ses dispositions initiales, largement utilisée au moment des manifestations contre la loi travail. Celle-ci permettait aux préfets d’"interdire le séjour" à certains endroits et à certaines dates de personnes "cherchant à entraver l’action des pouvoirs publics".
Or, selon Amnesty International, 639 mesures de ce type ont été prises "explicitement" pour "empêcher des personnes de participer à des manifestations" contre la loi travail et à l’occasion de la COP21 notamment.
Les Sages ont estimé que le pouvoir donné aux préfets était trop étendu et "devait être assorti de davantage de garanties".
Le gouvernement a donc déposé un amendement, adopté par la commission des Lois du Sénat, permettant aux préfets "d’interdire le séjour dans tout ou partie du département à toute personne à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics". L’arrêté doit notamment préciser la durée de la mesure dans le temps et les circonstances qui la motivent.
"Avec cet amendement, on met dans la loi les conditions et les garanties exigées par le Conseil constitutionnel", estime le rapporteur centriste au Sénat, Michel Mercier.
Le projet de loi antiterroriste sera débattu en séance publique au Sénat à partir du 18 juillet, avant un probable examen à l’Assemblée nationale en octobre.
Présenté peu après un attentat manqué sur les Champs-Élysées, il permettra "un véritable équilibre entre une nécessaire sécurité de nos concitoyens et la protection des libertés individuelles", assure le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb. Pour le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, son objectif n’est "pas de faire un ordre judiciaire d’exception". Mais, pour ses détracteurs, il fait entrer l’état d’urgence dans le droit commun.
AFP/VNA/CVN