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Les 28 pays membres de l'Union européenne doivent aider la Turquie à faire en sorte que les réfugiés présents sur son sol puissent y rester en attendant une issue au conflit en Syrie, a déclaré devant la presse M. Hollande, à l'issue d'un bref entretien avec le chef du gouvernement italien Matteo Renzi.
Le président français François Hollande le 17 septembre à Modène |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Lors de ce sommet européen extrarodinaire, convoqué le 17 septembre, les Européens doivent prendre la décision de "travailler avec la Turquie" afin de "faire en sorte que ceux qui sont en Turquie puissent y rester, puissent y travailler" et "avoir tous les moyens pour pouvoir attendre que la situation en Syrie trouve une issue", a-t-il dit.
M. Hollande a réclamé de ce sommet qu'il prenne trois décisions. Outre l'aide à la Turquie, les Européens devront décider la création des "hotspots", des centres d'accueil devant permettre l'enregistrement des demandeurs d'asile et le raccompagnement vers leur pays de départ, "dans le respect", de ceux qui n'y ont pas droit.
Les Européens doivent également travailler avec les pays où des centres de réfugiés existent, "qui doivent être beaucoup plus aidés", car "si les réfugiés sortent des camps, alors ce sera un mouvement que nous ne pourrons plus maîtriser", a-t-il averti.
En corollaire de cette politique, les pays d'origine des migrants, notamment en Afrique, doivent être aidés dans leur développement pour permettre aux migrants économiques que l'Europe ne pourra pas accueillir d'avoir un avenir, a-t-il encore dit.
Le chef du gouvernement italien a de son côté confirmé la disponibilité de son pays à mettre en œuvre ces "hotspots" mais dans un processus prévoyant également l'engagement des autres pays européens à accueillir les demandeurs d'asile, dans le cadre des quotas, fixés à 120.000 réfugiés pour l'ensemble des 28 pays de l'UE.
M. Hollande a dit partager ce point de vue, soulignant que "c'est cette politique qui doit être réaffirmée au Conseil européen", le sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne.
Il faudra aussi répéter ce message : si certains pays européens sont aujourd'hui dans l'UE, c'est aussi "parce quelqu'un a abattu des murs pour qu'ils puissent en être membres", a encore dit M. Renzi, dans une allusion aux pays de l'Est de l'Europe qui rejettent farouchement les quotas de réfugiés.
Le président français François Hollande et le Premier ministre italien Matteo Renzi lors d'une conférence de presse le 17 septembre à Modène |
Photo : AFP/VNA/CVN |
C'est un "moment historique" pour l'Europe, a souligné de son côté M. Hollande. "Est-ce qu'elle va être capable de surmonter cette épreuve dans la solidarité (...) ou va-t-elle basculer dans l'égoïsme?", s'est-il encore interrogé. "C'est ça que nous avons devant nous au sommet", a insisté le président français.
Les deux hommes ont ensuite dîné au restaurant Osteria Francescana dans le centre historique de Modène, un trois étoiles au guide Michelin, que M. Hollande s'est dit curieux de connaître pour savoir si "éventuellement" il pouvait faire concurrence aux restaurants français.
Devant l'insistance de son hôte, le président français s'est ensuite laissé entraîner à la fête régionale de l'Unita, un rassemblement de militants du Parti démocrate (PD, centre-gauche) de Matteo Renzi.
Ce détour, non prévu dans le programme, a permis au chef de l'État français de prendre un bain de foule à l'italienne, entouré de toutes parts par des militants du PD et un service d'ordre quelque peu dépassé. Un peu contraint, mais faisant bonne figure, le président français a fait le tour des stands, avant de s'entretenir avec des cuisiniers d'origine africaine dans une des cantines de la fête.