Mieux profiter des travailleurs formés à l’étranger

Chaque année, des dizaines de milliers de travailleurs reviennent au pays à la fin de leur contrat à l’étranger. Malgré une expérience professionnelle de prestige, beaucoup ne trouvent pas d’emploi conforme à leur qualification.

Dans le Centre de placement de la province de Nghê An (Centre).
Photo : Anh Tuân/VNA/CVN

La récente foire à l’emploi organisée par le Centre de placement de Hanoi a attiré un grand nombre de travailleurs revenus de l’étranger à la fin de leur contrat de travail. Nguyên Trong Vinh, originaire de la province de Hà Tinh (Centre), est un de ces centaines de travailleurs qui souhaitent trouver un emploi conforme à ce qu’ils ont appris à l’étranger. Ce soudeur industriel, formé en Corée du Sud, fait savoir qu’un an après son retour au Vietnam, il n’a toujours pas trouvé d’emploi de soudeur dans la construction navale.

«Je souhaite retravailler en Corée du Sud ou alors au Vietnam dans des entreprises à participation étrangère pour valoriser au mieux mes expériences acquises en Corée du Sud», exprime M.Vinh.

Trân Van Long, de la province de Vinh Phuc (Nord), a travaillé sous contrat pendant six ans en Corée du Sud, pour un salaire de 2.000 à 2.200 dollars par mois. Après son retour au Vietnam, il a été embauché par une compagnie spécialisée dans les produits plastiques, pour un salaire de 5 millions de dôngs (250 dollars).

Gaspillage de ressources humaines qualifiées

«À la fin de mon contrat en Corée du Sud, je suis retourné au pays avec le souhait de profiter de mes expériences acquises à l’étranger pour contribuer au développement du pays. Mais il m’est difficile de trouver ici un emploi avec un salaire élevé, et l’opportunité de repartir en Corée du Sud est bien mince», confie Long. Selon lui, nombre de travailleurs vietnamiens souhaitent continuer de travailler en Corée du Sud à la fin de leur contrat. C’est la raison pour laquelle un certain nombre demeurent illégalement dans le pays.

Devant ce constat, les organismes concernés doivent élaborer un programme de recrutement, de création d’emplois répondant aux attentes de ces travailleurs après leur retour au pays.

Un cours du japonais dans le Centre de placement de Nghê An (Centre).
Photo : Anh Tuân/VNA/CVN

Selon le Département de gestion des travailleurs à l’étranger (ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales), 560.000 Vietnamiens travaillent dans 49 pays et territoires, dans 30 groupes de métiers. L’envoi de travailleurs à l’étranger a contribué à repousser la pauvreté dans beaucoup de localités.

Chaque année, 80.000 en moyenne sont envoyés travailler à l’étranger, soit 5% du nombre de travailleurs qui trouvent un emploi chaque année. Pourtant, jusqu’à maintenant, le pays n’a aucune politique concrète pour profiter des expériences, de la qualification professionnelle de ces travailleurs.

«Malgré ce nombre, on manque encore de politiques concrètes pour profiter de cette ressource humaine de qualité», déplore Nguyên Thi Anh Hang, une responsable du Département de gestion des travaleurs à l’étranger. Selon elle, 50 des 63 provinces et villes ne connaissent pas le nombre de travailleurs revenus au pays et n’ont pas de politiques en leur faveur. Une enquête menée par l’Institut des sciences du travail montre que seulement 10% des travailleurs revenus de l’étranger trouve un emploi conforme à leur métier appris ou perfectionné à l’étranger. Un véritable gaspillage de ressources humaines qualifiées.

Un représentant de la compagnie de recrutement de personnel Manpower estime que les entreprises d’IDE (investissement direct étranger) ont un grand besoin de cette ressource humaine en raison de leur expérience, de leur qualification, de leur capacités dans l’application des nouvelles technologies. Le problème, c’est qu’ils ne sont pas répertoriés, et donc ces entreprises sont incapables de les approcher. Il n’existe pas non plus d’organisme chargé de faire l’interface entre ces travailleurs et les employeurs potentiels, chargés de les conseiller pour faciliter leur recherche d’emploi.

Dào Công Hai, ancien directeur adjoint du Département de gestion des travailleurs à l’étranger, considère qu’il faut que les autorités locales, les organismes ou entreprises chargés de l’envoi de main-d’œuvre à l’étranger conseillent ou assistent ceux-ci à la fin de leur contrat. Autre point important selon lui, la nécessité de créer une base de données sur ces travailleurs pour une utilisation optimale de cette ressource humaine de qualité.

Huong Linh/CVN

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