Un collège du district de Muong Nhe, province de Diên Biên. |
Photo : Trong Duc/VNA/CVN |
Le hameau de Pung Bon, commune de Pa Thom, district de Diên Biên, province du même nom, se trouve à 3 km de piste du centre de la commune de Pa Thom, où tous les habitants sont d’ethnie Công. Selon le secrétaire du Comité du Parti de la commune, Lo Van Nhung, «ces derniers jours, grâce au temps ensoleillé, la piste a séché, et on peut entrer dans le hameau à moto».
Beaucoup de familles du hameau vivent dans des maisons rudimentaires de 20 m2 à 30 m². Elles n’ont pas de lieu d’aisances aux normes, ni de jardin ou d’aire d’élevage. L’«eau propre» est encore une notion étrangère pour ces habitants démunis.
Modèle «jardinage, pisciculture et élevage»
Le hameau, qui compte 200 habitants, ne dispose d'une conduite d’eau naturelle. Et le bassin, construit dans le cadre du Programme 135 (développement socioéconomique des communes particulièrement en difficulté), est en piteux état.
Mme Quang Thi Biên, une habitante de la commune, fait savoir qu’elle ne dispose que d’un terrain de 1.000 m² pour la production (une seule récole par an). Sa famille a de quoi se nourrir pendant cinq mois et le reste de l’année, elle doit compter sur l’assistance de l’État et la «générosité» de la forêt toute proche.
Situation tout aussi peu reluisante à 250 km du hameau de Pung Bon, au hameau de Nâm Kè, commune du même nom, district de Muong Nhe. La piste d’un kilomètre menant au hameau se transforme en terrain de boue à la moindre pluie. La plupart des familles n’ont pas de lieux d’aisances ni d’aire d’élevage. Selon Lo Van Sung, secrétaire du Comité du Parti de Nâm Ke, le hameau compte 279 habitants, à 90% d’ethnie Công.
C’est un fait, les Công ont dû mal à changer leurs habitudes, notamment en termes d’hygiène. Ils vivent dans des maisons sur pilotis, avec le «rez-de-chaussée» réservé aux animaux domestiques. Leurs pratiques de culture et d’élevage sont arriérées et n’ont guère évolué depuis des siècles. Cependant, la hameau de Nâm Kè est électrifié, ce qui permet aux habitants de ne pas être complètement coupé du monde et d’acquérir des informations dans de nombreux domaines, la culture et l’élevage notamment. Une dizaine de familles ont pu améliorer leur quotidien grâce à l’application du modèle «jardinage, pisciculture et élevage».
Développement des infrastructures
Pourtant, selon le secrétaire du Comité du Parti, Lo Van Sung, 20 des 52 foyers sont pauvres. Le hameau n’a pas encore de maison de la culture et la plupart de habitants sont analphabètes. La vie culturelle est quasi inexistante, la priorité étant la survie au quotidien. Les costumes traditionnels ne sont plus qu’un lointain souvenir. Et peu de personnes connaissent des chansons ou des danses folkloriques.
Les privations sont profondément ancrées et empêchent les Công de s'extirper de la pauvreté.
Le hameau de Nâm Kè, district de Muong Nhe, province de Diên Biên, est déjà électrifié. |
C’est avec l’objectif d’aider les membres de certaines ethnies minoritaires, dont les Công de Diên Biên, à sortir de la pauvreté que le Premier ministre Nguyên Tân Dung a approuvé le projet «Développement socioéconomique dans les régions d’ethnies minoritaires Công, Mang, La Hu, Co Lao, des provinces de Hà Giang, Diên Biên et Lai Châu». Après l’approbation du projet, les Commissions des ethnies de ces provinces ont élaboré un plan concret. Selon Hoàng Quy, chef adjoint de la Commission des ethnies de la province de Diên Biên, une somme de 10 mil-liards de dôngs sera réservée cette année au développement des infrastructures et de la production agricole, avec l’accent mis sur la construction de routes et d’ouvrages hydrauliques.
Dans le cadre du projet, d’ici 2020, la province de Diên Biên envisage de créer deux nouveaux hameaux : Si Van, dans le district de Diên Biên, et La Chà A, district de Nâm Pô, portant à six le nombre de hameaux des Công.
«Nous sommes heureux de bénéficier de ces aides», confie Hù Van Bun, un habitant du hameau de Nâm Kè, district de Muong Nhe.
Pourtant, en raison du faible niveau intellectuel des habitants locaux, l’application des avancées technoscientifiques dans l’agriculture rencontrera beaucoup de difficultés. Car il est bien connu que les classes les plus pauvres rencontrent de nombreux obstacles à l’accès à la vie culturelle (manque de racines culturelles, peu de familiarité avec le monde culturel, revenus insuffisants, manque de temps, etc.). C’est pourquoi, l’alphabé-tisation des Công est plus que nécessaire.
Dans le projet de développement socioéconomique pour l’ethnie Công à Diên Biên, la priorité sera de construire des ouvrages d’approvisionnement en eau, des maisons de la culture, de bitumer des pistes,... En outre, le projet a pour objectif d’aider les Công à structurer, planifier leur développement économique, à créer des zones agro-sylvicoles de haute valeur...
Cela s’accompagnera de la formation des ressources humaines, du perfectionnement de la qualification profession-nelle des cadres locaux, d’aides en faveur des élèves et enseignants...
Huong Linh/CVN