Mieux gérer les ressources en eau douce

La gestion efficace et l’utilisation économique des ressources en eau douce s’imposent au Vietnam comme dans beaucoup de pays d’Asie. Avis de spécialistes impliqués pour pallier le manque en eau douce.

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Le Vietnam fait face au manque de l’eau potable dans certaines régions.
Photo : Thanh Liêm/VNA/CVN

De nouvelles technologies pour mieux économiser les ressources en eau
Ngô Van Mo, directeur adjoint du Département d’application et de développement des technologies du ministère des Sciences et des Technologies.

Nous faisons face à une pénurie d’eau douce. Le pays doit donc étudier, dès maintenant, les tendances mondiales dans le développement et l’application de technologies avancées et pertinentes pour exploiter de manière efficace et économique cette ressource. Je pense qu’il nous faut, en premier lieu, nous concentrer sur le développement de technologies pour économiser l’eau douce et minimiser les gaspillages dans la production comme dans la vie quotidienne. Je donne un exemple : la technologie israélienne du goutte-à-goutte (un facteur clé de la réussite agricole d’Israël et qui a remporté le Prix du Stockholm Industry Water 2013, ndlr) a permis à ce pays d’économiser de 30% à 60% de l’eau nécessaire pour l’agriculture par rapport à la méthode traditionnelle, ou, encore, les technologies de recyclage des eaux usées de ce pays.

En deuxième lieu, il est nécessaire de développer des technologies de bas coût pour le dessalement de l’eau de mer comme le fait Israël, un pays qui est connu pour ses faibles ressources en eau douce. Avec cette technologie, nous pouvons produire chaque jour 600.000 m3 d’eau douce qui répondent à 20% des besoins nationaux.

Réformer la gestion des ressources en eau
Lê Huu Thuân, directeur adjoint du Département de la gestion des ressources en eau du ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement.

Des mesures urgentes de gestion publique des ressources en eau sont prévues par la Loi sur les ressources en eau de 2012. Néanmoins, la gestion publique en ce domaine fait face à des défis, les plus prégnants étant le changement climatique et le manque d’eau douce qui s’aggravent, d’autant que l’exploitation des ressources n’est pas contrôlée et que l’équilibre des intérêts des pays régionaux partageant des cours d’eau est difficile. Pour réformer la gestion publique, le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement continuera de compléter le cadre juridique et élaborera un plan global d’aménagement national des ressources en eau.

Simultanément, le ministère renforcera les contrôles et les inspections dans l’exploitation et l’emploi de l’eau, et, plus encore, le rejet des eaux usées. La construction de lacs-réservoirs et d’ouvrages pour conserver les eaux pluviales en plaine, ainsi que le curage des canaux et des lacs-réservoirs, comme le dragage des fleuves et autres cours d’eau, seront accélérés dans le futur.

Nous collaborerons avec le ministère de l’Agriculture et du Développement rural pour revoir ensemble l’aménagement des cultures agricoles et des élevages afin de sélectionner des variétés végétales et animales capables de s’adapter au changement climatique, notamment en termes de résistance à la sécheresse et à la salinisation. Le renforcement de la coopération internationale dans la gestion des ressources naturelles d’eau est également nécessaire, notamment entre les pays partageant celles-ci.

Pour pallier le manque d’eau douce, la province de Tiên Giang (Sud) a investi près de 69 milliards de dôngs pour construire entre mars et avril 2016 des ouvrages d’adduction pour près de 30.000 foyers du district de Tân Phu Dông.
Photo : Minh Tri/VNA/CVN

Mieux exploiter les eaux pluviales, un impératif
Nguyên Viêt An, chef du bureau des sciences et des technologies de l’Association d’approvisionnement et d’évacuation des eaux du Vietnam.

Dans les zones urbaines, la construction de lacs-réservoirs spécifiques aux eaux pluviales est une bonne idée, car cela permettra de disposer d’une source d’eau naturelle et de mieux lutter contre les inondations en saison des pluies. Ces ouvrages peuvent être construits par les particuliers, les entreprises ou les autorités publiques. Cette eau peut être utilisée dans les activités quotidiennes de la population, dans les stations de lavage d’automobiles et de motos, pour l’arrosage des plantes et le nettoyage des rues, ou encore par les sapeurs-pompiers... Je pense qu’il s’agit d’une solution efficace pour les grandes villes afin de pallier le manque d’eau.

Dans le monde, beaucoup de pays ont développé avec succès des modèles de villes écologiques, dont l’un des éléments constitutifs est l’exploitation des eaux pluviales. Ainsi, dans la zone résidentielle haut de gamme Star City, en République de Corée, trois bassins de 1.000 m3 chacun ont été créés pour retenir l’eau de pluie pour les sapeurs-pompiers, l’arrosage des plantes, etc. Pour encourager les investisseurs à créer de tels bassins, les autorités municipales les ont autorisés à augmenter le nombre d’étages des bâtiments. Notre pays doit étudier ces expériences sud-coréennes.


Thu Trang-Linh Thao/CVN

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