Mieux gérer et protéger les écosystèmes marins

Le Vietnam abrite une grande variété d'écosystèmes notamment sur son littoral. Mais pour diverses raisons, la biodiversité et les écosystèmes de cette zone se dégradent à grande vitesse. Une situation qui exige de trouver des solutions efficaces.

Le Vietnam dispose d’un réseau d’écosystèmes marins diversifiés dont 155.000 ha de mangroves, 1.300 km de récifs coralliens et de 16.000 ha d’herbiers marins.

Selon le Centre de préservation des êtres marins et de développement de la communauté, 1 km² de récifs coralliens permet d’exploiter pour 10 millions de dollars de produits aquatiques par an. Dans le delta du Mékong, 1 km² de mangroves peuvent fournir 450 kg de fruits de mer par an. Chaque année, les herbiers marins permettent d’exploiter 20 millions de dollars de produits aquatiques.

La mangrove de Cân Gio, reconnue en 2000 par l’UNESCO comme première Réserve de biosphère mondiale du Vietnam.

En outre, les récifs coralliens contribuent à protéger certaines régions du Centre de l'érosion. Les mangroves permettent aussi de diminuer l’érosion, de lutter contre les typhons et les vives-eaux.

On estime que 0,44 ha d’herbiers marins peut créer 10 tonnes de biomasse chaque année, une source importante pour de nombreuses espèces animales marines.

Des écosystèmes menaces

Malgré leur valeur économique et biologique, ces écosystèmes se dégradent à grande vitesse, pour diverses raisons.

Le réchauffement climatique, la montée du niveau de la mer et le changement de la pluviosité ont des impacts négatifs sur les écosystèmes. Si le niveau de la mer monte, les régions comme Nam Dinh (Nord), Vung Tàu, Cà Mau et Hô Chi Minh-Ville (Sud) seront les plus touchées. Les écosystèmes de ces régions seront réduits rapidement.

L’aquaculture dans les zones littorales et l’utilisation des produits chimiques sont aussi une cause. Actuellement, le Vietnam se trouve dans la liste des pays ayant la superficie de crevetticulture la plus grande au monde.

En outre, le volume de déchets solides rejetés dans les régions littorales augmente de plus en plus, provoquant une grande pollution de l’environnement marin. Chaque jour, des milliers de tonnes de déchets solides sont rejetés directement dans la mer. Concrètement, le volume de déchets solides rejetés par 28 provinces littorales s’élève à 14,3 millions de tonnes, à quoi s’ajoutent des milliers de mètres cubes d’eaux usées...

Les chiffres de l’Institut des ressources naturelles et de l’environnement marin montrent que ces 50 dernières années, le Vietnam a perdu 80% de ses mangroves. Le taux de couverture des récifs coralliens a reculé de 30% dans certaines régions de 1993 à 2004. Les herbiers marins ne sont pas épargnés. Avant la période 1996-1997, ils couvraient 10.768 ha contre 4.000 en 2003.

L’aquaculture dans les zones littorales a des impacts négatifs sur les écosystèmes.
L’aquaculture dans les zones littorales a des impacts négatifs sur les écosystèmes.

Depuis 2002, l’Institut mondial des ressources naturelles a tiré la sonnette d’alarme sur le fait que 80% des récifs coralliens vietnamiens sont menacés. Si des solutions adéquates ne sont pas prises, en 2030, ils auront disparu.

Des mesures à prendre d’urgence

Cette situation affecte non seulement les écosystèmes mais également les activités de la population littorale qui en dépend étroitement.

Pour cela, selon le Docteur Nguyên Van Tài, directeur de l’Institut de la stratégie et des politiques sur les ressources naturelles et de l’environnement, «il faut mettre en place une série de mesures ingénieuses et innovantes. Ainsi, les secteurs qui exploitent les ressources maritimes doivent appliquer des méthodes d’exploitation, des techniques d’élevage et de pêche respectueuses de l’environnement». Il faut mettre un accent particulier sur la gestion des matières polluantes. En outre, il est important d’intensifier les contrôles pour éviter les incidents environnementaux tel que déversement d’hydrocarbures. On doit appliquer scrupuleusement les obligations définies par la Convention des Nations unies sur le droit maritime, participer activement aux activités maritimes internationales et dynamiser la coopération et les échanges internationaux et régionaux.

D’autres mesures consistent en la sensibilisation du public sur le développement durable de l’économie maritime, la diversification des métiers pour accroître les possibilités d’emploi en faveur des habitants et améliorer leur niveau de vie.

Récemment, le Premier ministre Nguyên Tân Dung a approuvé la Stratégie sur l'exploitation et l'emploi durable des ressources naturelles ainsi que la protection de l'environnement marin pour 2020, vision 2030.

La stratégie permettra d'améliorer la fiabilité des prévisions climatiques, ainsi que d'autres informations sur les ressources naturelles et l'environnement marin au service du développement socioéconomique des zones littorales et des îles. Elle contribuera également à une meilleure gestion des ressources naturelles, au ralentissement de la pollution dans les zones littorales, à l'amélioration de l'adaptation au changement climatique, ainsi qu'à la protection de la biodiversité marine.

À présent, le Vietnam compte huit aires marines protégées dont la baie de Nha Trang (Khanh Hoà), Cù Lao Chàm (Quang Nam), Côn Co (Quang Tri), Nui Chua (Ninh Thuân) et Phu Quôc (Kiên Giang).

Huong Linh/CVN

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