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Les trois militaires sont soupçonnés d'avoir tué 8 des membres présumés d'un groupe criminel organisé dans une fusillade dans un entrepôt de la ville de Tlatlaya (Centre).
L'armée avait annoncé la mort de 22 criminels dans l'opération.
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Mais la version de l'armée a été contestée quelques mois plus tard par une survivante qui affirme que la plupart des victimes, dont sa fille de 15 ans, ont été tuées de sang froid par les forces armées après s'être rendues.
Le juge a rejeté vendredi 13 mai les preuves du procureur général et a libéré les trois hommes, jusque là détenus dans une prison de Mexico.
Mais le procureur général a promis d'apporter "les preuves attestant de la culpabilité" des trois soldats "pour qu'ils soient arrêtés à nouveau et jugés", dans un communiqué publié le 14 mai.
Sept militaires avaient été une première fois acquittés par un tribunal militaire en octobre, mais parmi eux, l'officier chargé de l'opération avait été condamné à un an de prison pour avoir désobéi aux ordres. Trois d'entre eux étaient en revanche également poursuivis par un tribunal civil pour l'affaire.
En 2014, la Commission nationale des droits de l'Homme (CNDH), un organisme d'État autonome, avait conclu qu'entre 12 et 15 personnes avaient été exécutées sans motif apparent par des militaires à Tlatlaya. Cette affaire a mis en lumière l'usage de la violence controversé des forces armées dans leur lutte contre le crime organisé.
Le directeur pour les Amériques de l'ONG Human Rights Watch, José Miguel Vivanco, a contesté la décision du juge, soulignant qu'il y avait "des preuves que les soldats ont exécuté des civils à Tatlaya". "Le fait que personne ne soit tenu pour responsable de ces crimes reflète la même incompétence qui a été démontrée lors de l'affaire (des 43 étudiants disparus) d'Ayotzinapa de la part des autorités judiciaires", a-t-il dénoncé.
En septembre 2014, les étudiants d'Ayotzinapa avaient été attaqués par des policiers municipaux qui les auraient livrés à des membres du cartel de drogue des Guerreros Unidos qui les auraient assassinés, selon la version officielle. Mais des enquêteurs indépendants contestent cette version.
La libération des trois soldats "est extrêmement grave parce qu'elle renforce l'impunité dans l'un des cas les plus flagrants de violation des droits de l'Homme de l'histoire récente du Mexique", a déclaré pour sa part Santiago Aguirre de l'ONG pour la défense des droits de l'Homme, Prodh.
AFP/VNA/CVN