France
Médicaments: améliorer l'information pour éviter un nouveau Levothyrox

Comment tirer les leçons du Levothyrox? Après la remise lundi 3 septembre d'un rapport qui critique la gestion de cette crise sanitaire, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, promet une information "plus accessible, claire et réactive" sur les médicaments.

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Le médicament Levothyrox, dont la nouvelle formule introduite sur le marché français au printemps 2017, a provoqué une crise sanitaire.
Photo: AFP/VNA/CVN

"Il est nécessaire de mettre fin à un mode d'information uniquement descendant et qui présume de la passivité des prescripteurs et des usagers", a plaidé Mme Buzyn lors de la remise formelle du rapport, au siège de l'Agence du médicament ANSM, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Ce document a été rédigé par une mission mise en place en décembre, au plus fort de la crise du Levothyrox.

La nouvelle formule de ce médicament pour la thyroïde, introduite en France au printemps 2017, a été accusée par des malades de provoquer d'importants effets secondaires. Mediator, Dépakine, pilules de troisième génération... Ces dernières années ont été marquées par plusieurs crises impliquant des médicaments, rappellent les auteurs du rapport.

Celle du Levothyrox "révèle de manière particulièrement aiguë les dysfonctionnements possibles en matière d'information et de communication", estiment-ils, avant d'en lister sept. Parmi ces sept erreurs, "l'absence d'anticipation et d'accompagnement" des patients et "une communication de crise artisanale et insuffisamment coordonnée".

Coprésidée par une représentante d'association de patients, Magali Leo, et le Dr Gérald Kierzek (urgentiste et chroniqueur radio), la mission déplore aussi "une minimisation du ressenti des patients". Elle réclame un "effort accru de transparence" afin de rétablir la confiance dans les autorités sanitaires. Mme Buzyn a retenu certaines des recommandations du rapport.

D'abord, elle souhaite "encourager les remontées d'information de patients et de professionnels de santé". Le but: mieux repérer d'éventuels "signaux faibles d'alerte" annonciateurs d'une crise, en dehors du système de pharmacovigilance (réseau spécialiste de surveillance des risques liés aux médicaments).

Elle veut inciter dès cette année les professionnels de santé à déclarer davantage les événements indésirables liés à l'utilisation de médicaments. En cas d'alerte, la communication d'urgence est confiée à l'ANSM, pourtant mise en cause par les associations dans l'affaire Levothyrox.

Causes mystérieuses

En outre, la ministre a décidé de mettre en place "une source unique d'information publique sur le médicament". Il s'agit de https://sante.fr, le service public d'information en santé, auquel sera intégré le contenu du site officiel sur les médicaments (https://medicaments.gouv.fr). Par ailleurs, pour la première fois, les patients vont être représentés au Comité économique des produits de santé (CEPS) qui négocie, jusque-là sans eux, les prix des médicaments remboursés et les rabais avec les laboratoires.

Enfin, Mme Buzyn a annoncé la généralisation prochaine du Dossier Médical Partagé (DMP) par l'Assurance maladie. "Les annonces seront faites en octobre", a-t-elle dit.

Ce dossier informatisé contribuera, avec le dossier pharmaceutique, à "faciliter la coordination des soins entre les prescripteurs" et les pharmacies. Tout en saluant un rapport "très complet", la présidente de l'association Vivre sans thyroïde, Beate Bartès, a estimé que "la crise du Levothyrox n'est pas due uniquement aux problèmes d'information". Il n'y a "toujours aucune explication des effets indésirables", a-t-elle déclaré.

AFP/VNA/CVN

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