Masters 1000 de Paris : Gaston sans ressort

De l'effervescence de Roland-Garros au huis clos de Bercy, la transition n'a pas réussi à Hugo Gaston au Masters 1000 de Paris ; mais avec trois qualifiés sur quatre lundi 2 novembre, le camp français ne s'est pas démobilisé.

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Hugo Gaston éliminé par l'Espagnol Pablo Carreño Busta pour son entrée au Masters 1000 de Paris, le 2 novembre.

Plus de 15.000 sièges vides plongés dans le noir, un silence seulement perturbé par le ronronnement de la climatisation, et les très rares encouragements ou applaudissements venus des joueurs et de leur entourage - limité à deux personnes -, un "prize money" amputé de plus de deux millions d'euros (3,7 millions contre 5,8 en 2019) : voilà un aperçu du tournoi parisien version COVID-19.

Il y a moins d'une semaine, la Fédération française de tennis (FFT) comptait encore accueillir 1.000 spectateurs quotidiens - la même jauge qu'à Roland-Garros fin septembre - début octobre - en journée et ne jouer à huis clos qu'en soirée. Mais l'annonce mercredi soir 28 octobre du reconfinement dès vendredi 30 octobre a ruiné ses espoirs.

Si Gaston avait brillé à Roland-Garros en s'offrant Stan Wawrinka avant de pousser le N°3 mondial Dominic Thiem jusqu'au cinquième set en huitièmes de finale, éblouissant au passage plus de cinq millions et demi de téléspectateurs, Bercy ne lui a pas souri : face au solide Espagnol Pablo Carreño Busta (15e), le jeune Toulousain (161e, 20 ans) n'a pas fait le poids, écarté 6-3, 6-2 en à peine plus d'une heure.

Fatigue mentale

"La marche était très haute, il n'y a rien à dire, il était plus fort que moi", reconnaît Gaston, en s'avouant "toujours fatigué mentalement" et sans "beaucoup d'essence dans le réservoir" après son aventure Porte d'Auteuil.

"Je vais couper un peu avec le tennis, prendre un peu de vacances. J'ai beaucoup donné ces dernières semaines, j'ai besoin de récupérer pour repartir de plus belle en janvier", ajoute-t-il.

À part Gaston cependant, les trois autres Français en lice lundi 2 novembre, Ugo Humbert, Corentin Moutet et Benjamin Bonzi, se sont tous hissés au deuxième tour.

Humbert, 34e mondial et Tricolore le mieux classé engagé en l'absence de Gaël Monfils et Benoît Paire, est venu à bout 4-6, 6-2, 7-6 (7/1) du jeune et redoutable Norvégien Casper Ruud (27e).

"Ça fait bizarre parce que la salle est très, très grande, mais j'essaie de faire ce que j'ai à faire sur le court et je suis déjà très content de pouvoir jouer. Ca fait vide mais c'est comme ça", commente le Lorrain. Il reste sur un titre à Anvers il y a huit jours, son deuxième de la saison après Auckland en janvier.

Il s'agit de sa toute première victoire dans la salle parisienne. En 2018 comme en 2019, il s'était incliné dès le premier tour (contre Mannarino et Dimitrov).

"J'ai aussi réussi à gagner mentalement aujourd'hui", se félicite Humbert qui va s'attaquer à Stefanos Tsitsipas, tête de série N°2 et N°6 mondial, dès mardi soir 3 novembre.

"Intimiste"

Corentin Moutet vainqueur de l'Italien Salvatore Caruso au Masters 1000 de Paris, le 2 novembre.

Vainqueur de l'Italien Salvatore Caruso (81e) 3-6, 7-6 (7/2), 6-3 après deux heures et demie de match, Moutet (75e) trouve lui son compte dans ces conditions encore inhabituelles.

"C'est sympa de jouer dans une ambiance plus intimiste. Il y a moins de choses superficielles. On se retrouve avec les personnes qu'on apprécie et qu'on aime", estime-t-il.

Bonzi (180e), lui, a expédié l'Argentin Federico Coria (93e) 6-2, 6-1.

Rafael Nadal, roi absolu de Roland-Garros où il s'est offert une treizième couronne historique il y a trois semaines, mais encore jamais sacré dans l'est parisien, connaît désormais son premier adversaire : il s'agit de son compatriote Feliciano Lopez (64e), tombeur du Serbe Filip Krajinovic (30e) 7-6 (13/11), 6-1.

"C'est un cadeau de jouer contre +Rafa+", se réjouit Lopez, joueur le plus âgé du plateau à 39 ans.

"C'est dommage que la salle soit vide, mais pour mon dernier tournoi de la saison et à ce stade de ma carrière, jouer contre le N°2 mondial, un des meilleurs joueurs de l'histoire, (qui est) aussi un ami, ça reste une belle récompense", poursuit-il.

Rendez-vous mercredi 4 novembre pour ce duel 100% espagnol. En jeu pour Nadal, obtenir au passage la millième victoire de sa prestigieuse carrière.


AFP/VNA/CVN

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