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Le choix de Marrakech pour abriter la 22e Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22) en novembre 2016 n’est pas le fruit du hasard. C’est une reconnaissance par la communauté internationale des actions prises par le Maroc - et la «ville ocre» en particulier - dans la lutte contre le dérèglement du climat.
Engagée dans une politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre, «Marrakech a déployé toute une série d’initiatives et de projets respectueux de l’environnement», comme l’a affirmé Aouatif Berdai, vice-présidente, déléguée aux relations internationales et à la coopération décentralisée du Conseil communal de la ville de Marrakech.
Fin septembre 2017, la municipalité a inauguré la première flotte de bus électriques du continent africain, annoncée comme un «projet inédit» lors de la COP22. «Il s’agit de bus 100% électriques, qui sont alimentés par une station de production d’énergie photovoltaïque installée à l’entrée de la ville. C’est un projet extraordinaire», a précisé l’adjointe au maire de Marrakech.
Ici, tout est fait pour la préservation de l’environnement. «Marrakech est la locomotive du Maroc, son principal pôle touristique. Et nous faisons très attention à cela à tous points de vue. Nous voulons vraiment rendre cette ville agréable, un endroit où il fait bon vivre».
D’après la vice-présidente de la mairie de Marrakech, celle-ci essaie d’inscrire la cité dans une logique de développement durable. C’est donc toute une logistique qui doit être mise sur pied, tant pour les habitants que pour les nombreux touristes qui découvrent chaque année la «ville ocre». «Ce souci est fait à la fois pour les citoyens, les Marrakchis, et pour les visiteurs. Pour démontrer que cette ville évolue avec le développement durable», a-t-elle confirmé.
Place à la mobilité urbaine
D’autres projets de taille ont été également mis en œuvre pour hisser la «ville ocre» au rang des métropoles durables, à commencer par les parcs de stationnement. «Comme partout dans les villes qui grandissent, nous avons beaucoup de circulation. Ces projets permettent ainsi de libérer les espaces», a informé Aouatif Berdai.
Dans une cité comme Marrakech, pas étonnant que les gens utilisent beaucoup leur voiture. «Afin de fluidifier le trafic, nous avons créé de grands couloirs réservés aux bus électriques qui quadrillent la ville pour inciter plus d’usagers à emprunter les transports en commun», a-t-elle ajouté.
Les autorités municipales ont aussi opté pour le tramway sur roue. «Le tram-bus de Marrakech a une particularité : il ne se déplace pas sur rails mais sur roues, comme un bus. Cela nous permet, en cas de besoin, d’emprunter aussi les couloirs qui lui sont réservés à d’autres fins», a expliqué la vice-présidente de la ville.
De plus, Marrakech étant une cité pourvue de nombreux espaces verts, ceux-ci doivent être transformés en «parcs et jardins intelligents avec wifi gratuit pour permettre aux jeunes sur place d’utiliser leurs appareils numériques», a-t-elle indiqué.
En parallèle à l’utilisation de l’énergie solaire, la municipalité prône l’efficience énergétique, avec le recours aux diodes électroluminescentes, les LED, pour le système d’éclairage public. «Pour pouvoir minimiser la facture d’électricité des habitants. Tout est fait pour le bien-être des citoyens», a-t-elle insisté.
Par ailleurs, il existait un gigantesque dépotoir sauvage pas loin de la ville où étaient brûlés les déchets. Maintenant, Marrakech possède une immense décharge au niveau régional, qui se trouve à plus de 35 km de la ville. Conforme aux normes internationales, elle est complètement fermée. «Cette décharge est véritablement devenue un espace vert où nous avons planté des arbres. Le biogaz qui en est extrait permet aussi d’alimenter la ville en électricité», a fait savoir Aouatif Berdai.
Encadrer les jeunes via la culture
La «ville ocre» doit notamment son développement actuel au projet quadriennal (2014-2017) «Marrakech, cité du renouveau permanent». Il s’agit d’un programme novateur et ambitieux tendant à promouvoir le tissu urbain de manière équilibrée et cohérente, et allant dans le sens de la satisfaction des besoins et des attentes de la population.
Pour le volet culturel, des complexes socio-sportifs de proximité, destinés en priorité aux jeunes, ont été réalisés. Il s’agit de centres sportifs, d’espaces culturels comme théâtres, bibliothèques, cybercafés... créés dans les cinq arrondissements de Marrakech. Outre les piscines couvertes, une piscine olympique a même été creusée dans un des plus grands quartiers, Mhamid. Tout est en accès libre et gratuit, ce pour répondre aux besoins de la jeunesse. «C’est une question de prise de conscience. L’avenir appartient aux jeunes. Nous voulons qu’ils puissent profiter aujourd’hui de ces infrastructures socio-sportives et faire demain la même chose pour les générations ultérieures», a souligné l’adjointe au maire de Marrakech.
Et d’ajouter que ces centres de proximité sont considérés comme un «encadrement indirect» des jeunes. Car face aux dangers qui les guettent au quotidien, «nous voulons que les jeunes soient encadrés d’une façon culturelle» et, plus important, qu’ils prennent conscience qu’ils peuvent participer avec les autorités à l’essor de leur ville.
«Nous sommes heureux que ces jeunes soient conscients de ce que nous avons fait. Ils créent des associations, ils se retrouvent entre eux, et ils participent. Voir qu’ils en sont fiers est notre récompense. C’est extraordinaire que je reçoive des associations qui viennent nous remercier et qui veulent encore participer avec nous», a conclu Aouatif Berdai.
Hông Nga/CVN