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Des manifestants participent à la "Marche des femmes" le 19 janvier 2019 à Los Angeles. |
Les dissensions ont poussé un certain nombre de femmes à rejoindre une organisation parallèle, "March On", et les deux mouvements ont défilé, séparément, partout dans le pays, de Los Angeles à Chicago en passant par Atlanta. À la veille du second anniversaire de l'investiture du président républicain, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé au rassemblement principal aux abords de la Maison Blanche à Washington, alors que le président était en déplacement hors de la capitale fédérale.
De très nombreuses femmes, majoritaires dans le cortège, portaient un bonnet rose devenu l'emblème du mouvement né en janvier 2017 pour protester contre l'élection du milliardaire. Cette année, les rassemblements dénonçaient aussi la séparation des familles de clandestins arrêtés à la frontière mexicaine, le mur frontalier anti-immigration réclamé par M. Trump que l'opposition démocrate refuse, un conflit qui provoque la fermeture partielle des administrations fédérales depuis le 22 décembre.
En 2018, les cortèges avaient réuni plus de 500.000 personnes, portés par les mouvements #MeToo et Time's Up contre le harcèlement et les violences sexuelles. Le mouvement "a commencé comme une manifestation contre Donald Trump mais désormais c'est plutôt pour la reconnaissance des problèmes rencontrés par les femmes dans le monde", a déclaré Ann-Carolyn, 27 ans, qui manifestait à Washington pour soutenir Planned Parenthood, la principale organisation de planning familial.
À New York, 100.000 personnes devaient participer au défilé de "March On" le long de Central Park, selon la police, soit moitié moins qu'un an plus tôt. L'autre rassemblement, soutenu par la "Marche", était beaucoup moins important.
Signe d'unité
L'égérie de l'aile gauche du parti démocrate Alexandria Ocasio-Cortez, élue de New York à la Chambre des représentants, a salué l'élection d'un nombre record de femmes (131) lors du scrutin parlementaire de novembre 2018. "L'année dernière, nous avons mis notre puissance dans les élections et cette année nous devons mettre cette puissance au service de la politique", a-t-elle lancé devant la foule où elle comptait de nombreux partisans, en promettant le dépôt d'un projet de loi sur l'Egalité des droits.
"Nous ne laisserons personne nous enlever nos droits, en fait nous en aurons davantage", a ajouté la benjamine du Congrès en prônant la parité en matière de salaire ou un congé pour chaque parent après la naissance d'un enfant. En signe d'unité, elle s'est exprimée dans les deux rassemblements. Le mouvement s'est scindé après des accusations d'antisémitisme contre Tamika Mallory, l'une des co-présidentes de la "Marche", qui a participé à un meeting du leader du mouvement "Nation of Islam" Louis Farrakhan, aux propos régulièrement antisémites.
La démocrate Alexandria Ocasio-Cortez à la "Marche des femmes" de New York, le 19 janvier 2019. |
La militante américano-palestinienne Linda Sarsour, autre co-présidente de la "Marche", a réfuté les accusations en assurant que l'organisation existait "pour combattre le sectarisme et la discrimination dans toutes ses formes --dont l'homophobie et l'antisémitisme". Beaucoup de manifestants ont regretté cette scission.
"Dans un grand mouvement, il y a toujours des désaccords", a expliqué à New York Kristen Morrissey, âgée de 42 ans et mère de quatre enfants, assurant qu'il y avait "beaucoup plus de points d'accord que de désaccord" entre les deux organisations. Selon elle, le mouvement d'opposition à M. Trump reste fort: "C'est si fou de séparer les enfants d'immigrés et leurs parents à la frontière que tous les Américains devraient être scandalisés", a-t-elle assuré.
À Washington, Medea Benjamin, responsable de l'association pacifiste Codepink, a réfuté les accusations contre les dirigeantes de la "Marche" qui, selon elle, "ont été accueillantes, aimantes et ouvertes depuis le début" du mouvement.
AFP/VNA/CVN