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Des soldats se tiennent près du feu provoqué par un oléoduc, à Tlahuelilpan (Centre du Mexique), le 18 janvier 2019. |
"Je déplore beaucoup la grave situation dont souffre Tlahuelilpan à cause de l'explosion d'un oléoduc", a réagi sur Twitter le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador. "J'appelle tout le gouvernement à venir en aide aux gens sur place".
L'incendie s'est produit dans la localité de Tlahuelilpan, dans l'État de Hidalgo, à environ 100 km au nord de Mexico, où une fuite sur un oléoduc avait attiré des dizaines d'habitants venus récupérer du carburant munis de seaux et jerrycans.
"On sait que c'était un prélèvement clandestin et que les autorités compétentes s'en occupaient déjà", a indiqué le gouverneur de l'État de Hidalgo où se trouve Tlahuelilpan, Omar Fayad, à la télévision locale Foro TV.
Des médias locaux ont montré des dizaines de personnes se servant auprès de la fuite d'où le carburant se déversait à jet continu. Quelques heures plus tard, des images du feu ont été diffusées, avec des personnes terrifiées s'enfuyant et appelant à l'aide en hurlant, ou d'autres montrant des corps calcinés étendus sur le sol à la nuit tombée.
Des unités de lutte contre les incendies ont été déployées sur place, a indiqué le gouverneur de l'État de Hidalgo.
En fin de soirée, des ambulances continuaient d'évacuer les brûlés vers les hôpitaux de la région, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
Vols de carburant
Une personne est évacuée par hélicoptère près du péage de Tepotzotlan, à proximité de Tlahuelilpan où s'eszt déclenché le feu, le 18 janvier 2019. |
Cet accident intervient au moment où le gouvernement d'Andrés Manuel Lopez Obrador met en oeuvre une stratégie nationale contre le vol de carburant, un délit qui a causé une perte de quelque 3 milliards de dollars en 2017 à l'État mexicain.
Plus de 10.000 siphonnages ont été enregistrés cette même année sur les canalisations de la compagnie pétrolière Pemex, selon des chiffres officiels.
Certains gangs criminels ou de simples familles pratiquent ces prélèvements illégaux et les revendent ensuite au marché noir, notamment dans l'État de Puebla (centre), épicentre du phénomène connu sous le nom de "Huachicol".
Autour de cette pratique illégale s'est même développée une culture locale avec chansons populaires et figures religieuses portant un bidon et un tuyau en plastique. Dans certains secteurs, des stations-service officielles distribuent même du carburant volé.
Depuis deux semaines, plusieurs oléoducs acheminant le carburant ont été fermés par le gouvernement qui cherche à stopper ces vols.
Cette stratégie a provoqué une pénurie de carburant dans une dizaine d'Etats du pays, dont la capitale, où de longues files d'attentes étaient visibles devant les stations d'essence, même si la situation revenait peu à peu à la normale à Mexico, grâce à des livraisons par camions.
André Manuel Lopez Obrador, qui a pris ses fonctions le 1er décembre, a exhorté les Mexicains à faire preuve de patience devant cette situation chaotique.
Selon les autorités, les criminels bénéficient de complicités au sein de l'entreprise nationale. M. Lopez Obrador a indiqué la semaine dernière que l'ancien chef de la sécurité de société faisait actuellement l'objet d'une enquête pour vol de carburant.