Maintien de la paix : l’importance des compétences linguistiques

À la veille d'une session du Comité spécial sur les opérations de maintien de la paix (C34), la Représentation permanente de l’OIF auprès de l’ONU a réuni, en janvier dernier, experts, conseillers de police et conseillers militaires des missions permanentes francophones.

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Réunion en ligne d’information et d’échanges des conseillers de police et des conseillers militaires des missions permanentes francophones, tenue en janvier.

L’objectif de cette réunion était d’échanger sur leur contribution, qui permettra aux États membres de formuler des recommandations à l’endroit du Secrétariat des Nations unies (ONU) afin d’accroître la performance des opérations de maintien de la paix (OMP).

La réunion d’information et d’échanges a été organisée en ligne, en partenariat avec la Division de la police de l’ONU, sur le thème "Pourquoi les compétences linguistiques des contingents et personnels déployés sont-elles un élément clé de la performance des opérations de paix ?". Alors que les enjeux liés à la langue et à l’interculturalité demeurent insuffisamment pris en considération dans les discussions internationales sur le maintien de la paix, cette rencontre a permis de sensibiliser sur l’importance des compétences linguistiques dans l’action de maintien de la paix.

La Représentante de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) auprès de l’ONU à New York, Ifigeneia Kontoleontos, a ouvert les échanges sur le constat encourageant d’une progression significative du nombre de policiers francophones effectivement déployés dans des théâtres d’intervention francophones, grâce, notamment, au partenariat étroit tissé au fil des ans entre la Division de la police de l’ONU, l’OIF et Francopol (Réseau international francophone de formation policière). Un constat partagé par Luís Carrilho, conseiller de police et directeur de la Division de la police de l’ONU, qui a reconnu le rôle crucial joué par l’OIF au profit du maintien de la paix. Abondant dans le même sens, le spécialiste de programme chargé du maintien de la paix à l’OIF a dressé le bilan concret de la coopération francophone dans le domaine du maintien de la paix et les perspectives d’action en 2022. Il a en outre abordé les axes principaux du plaidoyer francophone qui méritent d’être mieux reflétés dans les travaux du C34.

Un atout essentiel dans la collaboration

Les débats ont été éclairés par quatre témoignages directs de policières et policiers en poste au sein de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en république démocratique du Congo (MONUSCO), de la mission multidimensionnelle intégrée de l’ONU pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA), de la mission multidimensionnelle intégrée de l’ONU pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et du Bureau intégré de l’ONU en Haïti (BINUH), qui sont revenus sur l’importance de la langue dans la réalisation des tâches dévolues à la Police de l’ONU.

Alors que le personnel de police voit son importance grandir dans les OMP, ces témoignages ont illustré combien, en contexte francophone, la pratique du français constitue un atout essentiel dans la collaboration quotidienne avec toutes les parties prenantes locales, à tous les échelons. La pratique de la langue française facilite la réalisation d’un large éventail de tâches qui vont de l’animation des formations au bénéfice des décideurs et officiers locaux à la sensibilisation des populations, en passant par la collecte du renseignement opérationnel et l’accompagnement des victimes.

"Le fait de parler français facilite aussi la vie au quotidien afin de pouvoir interagir avec la population locale, dans le cadre de nos principes et valeurs, au marché, à la maison, ou dans la rue", a souligné une policière suédoise, commandant de secteur au sein de la MONUSCO. Édifiés par ces témoignages, les experts francophones ont partagé leur perspective, appelant les délégations à se faire l’écho de ces conclusions lors des négociations de la session de fond du C34, qui débute le 14 février.

Les concertations francophones en amont des travaux du Comité spécial sur les opérations de maintien de la paix revêtent une importance particulière, dans la mesure où elles représentent un outil privilégié pour renforcer la solidarité entre les Missions permanentes francophones et développer des positions communes.


Texte et photo : OIF/CVN

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