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Une voiture calcinée près du centre Beaubourg, le 9 décembre au lendemain de la manifestation des "gilets jaunes" à Paris. |
Le président "s'adressera à la Nation" lundi 10 décembre à 20h00 depuis le palais présidentiel, a indiqué l'Élysée. Il va présenter "des mesures concrètes et immédiates", a assuré dimanche 9 décembre la ministre du Travail Muriel Pénicaud, qui a cependant écarté tout "coup de pouce" supplémentaire au Smic, qui détruirait des emplois selon elle.
Emmanuel Macron "saura retrouver le chemin du coeur des Français", selon le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
Dans la matinée, le chef de l'État recevra syndicats et organisations patronales, aux côtés des présidents d'associations d'élus, du Sénat, de l'Assemblée nationale et du Conseil économique, social et environnemental.
Il s'agit selon l'Élysée de "réunir l’ensemble des forces politiques, territoriales, économiques et sociales dans ce moment grave que traverse la Nation" afin de "les mobiliser pour agir".
"Le temps du dialogue est là" et "il faut désormais retisser l'unité nationale", mise à mal par cette fronde populaire inédite, née sur les réseaux sociaux, avait déclaré dès samedi soir 8 décembre le Premier ministre.
Les autorités ont réussi à enrayer samedi 8 décembre l'escalade de la violence tant redoutée notamment grâce à un recours massif aux interpellations: pour l'ensemble de la France, le ministère de l'Intérieur a fait état de près de 2.000 personnes interpellées, dont plus de 1.700 ont été placées en garde à vue.
La grande majorité concernait Paris avec 1.082 interpellations contre 412 le samedi précédent 8 décembre, notamment des personnes arrêtées avec sur elles masses, marteaux, boules de pétanque... À l'issue du millier de gardes à vue, "des réponses rapides associant fermeté et pédagogie seront mises en œuvre", a promis le procureur Rémy Heitz.
Tirs de gaz lacrymogènes en nombre dans Paris, vitrines brisées sous les lumières de Noël et pillages, voitures brûlées à Paris, à Bordeaux, Toulouse et toujours des blocages sur les routes: les images de samedi ont une nouvelle fois marqué les esprits en France comme à l'étranger.
Dimanche 9 décembre, opérations péage gratuit et occupations de ronds-points se maintenaient, notamment dans l'Ouest et le Sud-Est.
Mesures pour les commerçants
Dans la capitale samedi 8 décembre, les scènes de violences, concentrées aux abords de la place de l'Étoile et de l'Arc de Triomphe la semaine précédente, se sont produites cette fois dans plusieurs quartiers.
La mairie de Paris estime même que la journée du 8 décembre a occasionné plus de dégâts matériels que huit jours auparavant et juge plus important le coût économique, car des magasins étaient fermés. "De nombreux Français, notamment commerçants, ont connu un nouveau samedi noir", selon Laurent Wauquiez (LR).
Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, s'est alarmé d'une "catastrophe pour notre économie" et a promis "des réponses très concrètes (et) très directes" aux commerçants frappés.
Proche du chef du gouvernement, le maire de Bordeaux Alain Juppé, dont la ville a été particulièrement touchée, a appelé Emmanuel Macron à "répondre concrètement à certaines attentes légitimes", à tenir "un discours d'autorité", mais aussi "de compréhension, d'empathie".
Des maires attendent "des actes en face des mots", a fait valoir l'édile LR de Poissy Karl Olive, qui avait été reçu avec un collectif vendredi 7 décembre plus de trois heures à l'Élysée.
En outre, les heurts ont fait quelque 325 blessés, d'après la ministre de la Santé Agnès Buzyn, soit autant que le 1er décembre. Un homme a eu une main arrachée à Bordeaux.
Un dispositif "exceptionnel" avait été prévu, avec 89.000 membres des forces de l'ordre déployés sur l'ensemble du territoire, dont 8.000 à Paris appuyés par 14 véhicules blindés à roue, déployés pour la première fois de leur histoire dans la capitale. La Tour Eiffel, le Louvre et de nombreux commerces étaient restés fermés.
Samedi soir 8 décembre, le ministre de l'Intérieur s'est félicité que la "dynamique des casseurs" ait été "brisée".
Un millier de "gilets jaunes" ont aussi défilé à Bruxelles, où 400 personnes ont été arrêtées et un policier blessé.