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Le ministre |
"Je dis à Donald Trump et le président de la République (Emmanuel Macron) le lui a dit aussi: nous ne prenons pas partie dans les débats américains, laissez-nous vivre notre vie de nation", a-t-il déclaré dans l'émission Le Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI.
"Nous ne tenons pas pour notre part de considération sur la politique intérieure américaine et nous souhaitons que ce soit réciproque", a-t-il ajouté. Donald Trump a parlé samedi d'un "jour très triste" à Paris après une nouvelle manifestation des gilets jaunes - des Français modestes mobilisés contre la politique d'Emmanuel Macron - émaillée de violences, et a appelé à mettre fin à l'accord sur le climat signé à Paris fin 2015.
"Manifestations et émeutes partout en France", a-t-il tweeté. Les manifestants "scandent +Nous voulons Trump+. J'adore la France", a-t-il également écrit. Le chef de la diplomatie française a contesté que de tels propos en faveur de Donald Trump aient été tenus lors des manifestations des gilets jaunes qui se succèdent depuis trois semaines.
"Les gilets jaunes n'ont pas manifesté en anglais à ma connaissance et pour tout vous dire, les images qui sont parues aux États-Unis et où on entendait "We want Trump" (Nous voulons Trump) étaient des images prises à Londres lors d'un déplacement du président Trump il y a plusieurs mois", a-t-il dit.
Relation nettement dégradée
Le locataire de la Maison Blanche avait déjà ironisé mardi 4 décembre sur les concessions faites par Emmanuel Macron aux "gilets jaunes" en suspendant une taxe sur le carburant, estimant que l'accord de Paris était voué à l'échec.
La relation amicale entre les deux dirigeants s'est très nettement dégradée ces dernières semaines, le président américain moquant même le mois dernier, à son retour des commémorations du centenaire de l'Armistice de la Première Guerre mondiale à Paris, la faible popularité de son homologue français.
Le ministre français des Affaires étrangères a aussi égratigné l'homme fort du gouvernement italien, le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, qui critique régulièrement Emmanuel Macron.
"J'entends bien les rodomontades de M. Salvini (..) Je lui laisse ses propos et ses déclarations péremptoires", a dit Jean-Yves Le Drian. "Il est (aussi) en ce moment devant des difficultés, des manifestations de plusieurs dizaines de milliers de personnes sur le projet (ferroviaire) Lyon-Turin. À chacun ses difficultés, respectons chacun", a-t-il ajouté.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi 8 décembre à Turin contre le projet de liaison ferroviaire avec Lyon, qui représente selon eux un "gaspillage d'argent public".
AFP/VNA/CVN