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Un civil afghan hospitalisé après avoir été blessé le 22 mai à Kandahar dans l'explosion d'un minibus piégé que les forces de sécurité tentaient de désamorcer. |
Près de quatre heures après l'explosion, survenue à la mi-journée, ce bilan était encore susceptible de s'alourdir, des victimes risquant d'être restées coincées sous les décombres, a prévenu un responsable de l'hôpital local.
L'explosion s'est produite à la mi-journée, vers midi (07h30 GMT), dans le centre de Kandahar.
"J'étais dans ma boutique quand l'explosion s'est produite, je me suis retrouvé noyé de fumée, taché de sang, la main cassée", a rapporté un voisin à l'AFP.
Le groupe qui comptait utiliser le véhicule ne s'est pas fait connaître et il était encore impossible de savoir si l'attentat était imminent ou préparé pour une date ultérieure.
Selon le chef de la police Mohammad Qasim Azad, contacté par l'AFP, "les forces de sécurité traquaient depuis le matin un véhicule pouvant être utilisé comme voiture-suicide: elles ont découvert le minibus rempli d'explosifs, garé près d'un arrêt de bus".
"Le véhicule a explosé alors que les policiers essayaient de le désamorcer", a ajouté le responsable.
Le porte-parole du gouverneur provincial, Daud Ahmadi, a précisé que "les forces de sécurité agissant sur la foi d'un renseignement (...) la zone avait été évacuée" avant l'explosion, ce qui a limité le nombre de victimes.
Selon Daud Ahmadi, un "gros conteneur a été également découvert à proximité du lieu de l'explosion, rempli d'explosifs, de RPG (lance-roquettes), de vestes-suicide et de munitions".
Pour lui, "les terroristes prévoyaient de conduire un énorme attentat vers la fin du ramadan, quand la ville est pleine de gens qui préparent les festivités de l'Aïd... Heureusement, les forces de sécurité ont empêché ce désastre".
Sous les décombres
"Les derniers chiffres disponibles font état de seize morts et 38 blessés acheminés à l'hôpital. Mais nous avons encore des ambulances sur place car il pourrait y avoir d’autres victimes sous les décombres", a indiqué à l'AFP le responsable de l'hôpital Mirwais de Kandahar.
Selon le chef de la police, la plupart des victimes sont des civils.
Le porte-parole du gouverneur provincial a confirmé ce bilan, ajoutant que les forces de sécurité avaient perdu quatre hommes et qu'au moins dix autres avaient été blessés. L'explosion a également touché cinq enfants, a-t-il ajouté.
Il s'agit du deuxième incident ayant tué des civils depuis le début du ramadan, observé en Afghanistan depuis le 17 mai.
Vendredi soir 18 mai, une triple explosion durant un match de cricket à Jalalabad (Est), revendiquée par le groupe État islamique, avait fait huit morts et 45 blessés.
Une autre opération, attribuée aux talibans, a visé dans la nuit de lundi 21 mai à mardi 22 mai les forces de police dans la province de Ghazni, au sud de Kaboul. "Au moins seize policiers, dont leur chef et le commandant des forces de réserve ont été tués et quinze blessés", a indiqué à l'AFP un porte-parole du gouverneur local, Aref Noori.
Les talibans sont très présents dans la région de Kandahar et le sud et l'est de l'Afghanistan en général.
Lundi, ils ont mis en garde les habitants de Kaboul contre de nouveaux attentats visant des sites militaires. Ils ont affirmé vouloir éviter "qu'un seul civil innocent soit tué" dans la capitale, se targuant d'avoir déjà réduit le nombre de victimes civiles ailleurs dans le pays.
Selon la mission de l'ONU en Afghanistan (Manua) qui décompte depuis neuf ans les victimes civiles, les attaques contre la population au premier trimestre 2018 ont déjà fait deux fois plus de victimes qu'au premier trimestre 2017, avec 763 civils tués et 1.495 blessés entre janvier et mars, dont 39% dans des attentats - contre 30% lors d'engagements au sol.
AFP/VNA/CVN